vendredi 21 décembre 2012

le chemin de croix

Point n’était besoin d’être grand clerc pour subodorer que les mois qui suivaient l’élection présidentielle allaient être rudes. Si l’on ajoute à la situation de faillite de la France depuis quelques années les mesures démagogiques inévitables d’un gouvernement socialiste, nous devions bien nous attendre à des moments difficiles, sauf à croire aux miracles. Et de miracle, on n’en voit pas à l’horizon. Les industries ferment, comme avant, plus qu’avant. Le nombre de chômeurs progresse régulièrement, le pouvoir d’achat va diminuant. OK, c’est vrai. Et notre président tient des propos lénifiants. Devons-nous pour cela regretter d’avoir voté pour lui ? Eh ! Bien, je ne crois pas. Je m’efforce d’imaginer comment aurait réagi l’histrion qui habitait l’Elysée il y a quelques mois et j’ai des frissons. Entre deux maux, choisissons le moindre. Contre vents et mariés, je soutiens Hollande et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là.

C’est-y pas beau comme l’antique ?

mercredi 7 novembre 2012

Provocation

désolé d'avoir choqué mon lecteur assidu, que je salue au passage, par les provocations auxquelles je me suis livré dans mon précédent message. Je vais aujourd'hui parler de la réélection de Barak Obama à la présidence des Etats-Unis d'Amérique. A priori, il semble que le score flatteur qu'il a atteint tient à l'évolution de l'électorat au sein duquel les noirs, les asiatiques et les latinos sont de plus en plus nombreux. Les USA ont assimilé tant de personnes venues d'horizons en apparence si divers qu'ils peuvent bien réussir l'intégration de ces minorités. Beaucoup d'enfants d'immigrants se montrent plus amùéricains que les wasps. L'important en l'affaire repose sur la conviction que le pays offre à tous des chances à saisir. La confiance dans les destinées de l'Union justifie que des étrangers veuillent en faire partie. le jour où les français se montreront aussi accueillants, aussi positifs, aussi dénués de préjugés, ils ne provoqueront pas chez leurs arrivants ces réflexes frileux de repli sur soi. Interdire le voile, c'est se montrer peureux, c'est encourager les populations qui viennent chercher du travail et un logement à se retrancher dans leurs pratiques parfois médiévales. La meilleurr façon de lutter contre les marques ostentatoires de refus d'intégration, c'est d'être attractif : si les immigrés se disent que se vêtir comme nous, c'est plus agréable, ils rejetteront leurs costumes peu adaptés à la vie moderne, voilà tout. En faire une question philosophique, c'est se couvrir de ridicule.

lundi 22 octobre 2012

Religions

Je viens de lire une lettre du Père de Foucauld à son futur biographe, René Bazin, dans laquelle il dit que les musulmans ne seront vraiment français que lorsqu’ils abandonneront leur foi pour rejoindre le catholicisme. A le lire aujourd’hui, on sourit, car le moins que l’on puisse dire, c’est que l’objectif n’a pas été atteint.

Primo, la république laïque n’a pas encouragé l’action missionnaire des prêtres et religieux en Algérie.
Secundo, Foucauld assure qu’on ne peut convertir que par l’exemple et la pratique de la charité ; il me semble douteux que la majorité des européens qui se sont réfugiés en Afrique du Nord ou y sont partis chercher fortune se soient beaucoup souciés du salut des âmes des indigènes. Quand on voit le statut concocté envers eux, pour ne pas dire contre eux, on ne peut se montrer surpris de constater l’hostilité permanente desdits indigènes à l’encontre du pouvoir métropolitain et des colons.

Mais tout cela relève du passé, et à présent, les musulmans envahissent notre pays, comme nous l’avons fait naguère ; ils entendent faire respecter leurs lois et coutumes, ainsi que nous le faisions, et ce n’est pas plus acceptable. A l’époque de la guerre d’indépendance de l’Algérie, les pieds noirs représentaient un dixième de la population, là-bas. Actuellement, chez nous, les nord-africains d’origine musulmane ne sont pas loin de peser autant. Pour être venus chez nous sans armes, ils n’en sont pas moins conquérants.

Si on observe avec le recul, dans l’histoire des sociétés, quand une religion s’affaiblit, une autre prend le relais, comme si l’homme avait du mal à se passer de croyances surnaturelles. Il semblait depuis le milieu des années 50 que l’Occident connaissait une expérience toute nouvelle d’une société sans religion, sans prêtres, dans laquelle la grande majorité de la population n’éprouvait pas un besoin vital de spirituel. Devons-nous nous résigner à accepter qu’une autre croyance prenne la place de celle de nos pères ? A la fin de l’Empire romain, le culte de Jupiter et de ses semblables ressemblait à une vaste mascarade. Puis est arrivé le christianisme. Du moins représentait-il une amélioration par rapport aux dieux capricieux de l’antiquité, alors que je ne crois pas que les idées soutenues dans le coran apportent une vision élargie, plus libérée de l’humanité. Pour moi, un état islamique, c’est le retour au moyen-âge, une nouvelle inquisition et un nouvel asservissement.

Dieu est mort, nous ont seriné nos philosophes. Eh ! Bien, vive Mahomet !

jeudi 18 octobre 2012

Merkeliste, ou merkelien?

Pour une fois, je trouve qu’elle parle d’or, si on peut dire. Instituer une monnaie unique sans maîtriser collectivement les politiques budgétaires, c’est s’exposer aux tiraillements que nous rencontrons depuis deux ou trois ans. Accepter qu’une instance supranationale puisse refuser notre budget, voilà qui est dur à avaler, mais la pérennité de la monnaie unique est à ce prix.

D’ailleurs, cela va plus loin, car si des politiques fiscales trop disparates se font jour, on assistera à des mouvements de capitaux, des implantations massives qui déséquilibreraient l’ensemble européen. Donc non seulement, l’Europe doit veiller à ce qu’un pays n’accepte pas un déficit nettement plus élevé que la moyenne, mais elle doit œuvrer au rapprochement des taux de TVA, de l’imposition sur le revenu, sur le capital, usw.

Une Europe fédérale se profile, faute de quoi nous reviendrons à des états-nations rabougris et une situation de dépendance plus forte des grands ensembles que sont les Etats-Unis et la Chine.

Et ceux qui s’accrochent à la liberté de manœuvre de la France n’ont plus que les yeux pour pleurer.

lundi 24 septembre 2012

La route est pleine d’embûches et bordée d’écueils

François Hollande ne peut pas avoir cru qu’il serait aisé de diriger le pays dans la situation où François Fillon l’a laissé. Le soudain désamour dont il est l’objet, et qui ne fait que commencer, il n’était pas difficile de le prévoir. Il serait exagéré de dire que toute l’action du gouvernement me satisfait, mais je la soutiens malgré tout, parce qu’elle me plaît davantage que les rodomontades de la droite, qui a annoncé une situation de faillite pour endetter encore plus le pays. Au moins, Hollande s’attaque au cœur du problème. Il va « déguster », c’est sûr. Il va connaître une descente aux enfers sans précédent. C’est là qu’il faut le soutenir, parce que je crois qu’il n’y a pas d’autre politique possible et que la droite aurait malgré son penchant pour la démagogie fini par y venir, avec en moins le souci de préserver ce qu’on peut de justice sociale. Hollande et les socialistes sont en train de manger leur chapeau, et c’est ce en quoi ils me touchent. Lorsque la gauche a dans le passé exercé le pouvoir en période plus faste, elle s’est laissé aller à la facilité. Dans la rigueur, je souhaite qu’elle se montre courageuse.

dimanche 22 juillet 2012

cynisme

c'est là pour moi une attitude absolument immorale, révoltante. Ne pas croire qu'il y a un peu de bon dans tout être humain représente pour moi le comble de la désespérance. Et pourtant, avec l'âge, on est tenté de se dire que tout se vaut, que rien ne mérite qu'on se sacrifie, que les martyrs obéissent à des motivations secrètes plus ou moins inavouables.
Le passage à la phase dernière de notre existence, qu'accompagne inévitablement la pensée de la mort, n'incite pas à l'optimisme. Que m'importe de suivre les principes de la morale, si demain je meurs? La religion, du moins, a ceci de bon qu'elle nous fournit jusqu'au bout des raisons d'espérer.
Lorsqu'on se retourne sur les épisodes d'une existence somme toute banale, on ne peut manquer d'avoir quelques hauts le coeur, des remords, des heures qu'on voudrait effacer, des moments qu'on ne peut changer mais dont le souvenir est comme une épine. Alors, si nous avons souvent une face sombre, faut-il pour autant rejeter les épisodes plus reluisants? Le mal l'emporte, et si je croyais à un jugement dans l'au-delà, je ne donnerais pas cher de mes chances d'aller au paradis.
Une solide formation chrétienne pousse à chercher la rédemption. Cela même ne sert guère.
Je crois que la meilleure manière de ne pas tomber dans la délectation morose consiste à compenser les pensées négatives par le souvenir de ce que nous avons apporté de bon autour de nous, à nos enfants, à des amis...
Ouais, j'ai du mal à m'y contraindre.

dimanche 1 juillet 2012

petit additif

j'ai dîné hier auprès de deux exilés fiscaux, qui n'avaient pas attendu l'élection de Hollande, mais se sentaient confortés dans leur décision d'antan. Un couple fort sympathique, au demeurant. Simplement, participer à l'effort national ne les regarde pas. Je pensais à Danton : on m'emporte pas sa patrie à la semelle de ses chaussures... Et à l'époque, ceux qui fuyaient la France craignaient, non sans raison, pour leurs vies. Les riches français qui ont quitté depuis plusieurs décennies notre pays ne me font pas pleurer sur leur sort. Ils ont choisi leur camp. Je souhaite de tout mon coeur que l'avenir leur donne tort.
Allons, la misère ne frappe pas que les nantis.
Bon dimanche quand même à toutes et à tous.

Monsieur le Président,

Mon éducation, ponctuée de valeurs chrétiennes de partage et d’amour du prochain, m’a tenu depuis fort longtemps éloigné de celles et ceux qui assurent que rien ne sert d’aider les autres et que nous devons nous concentrer sur la satisfaction de nos propres besoins. C’est ainsi : la vie m’a appris que les personnes qui prônent l’altruisme sont souvent plus que les autres la recherche de satisfactions, de gloire ou de pouvoir. Il n’empêche, je reste et demeure attaché aux valeurs de solidarité. Venir en aide aux plus démunis, ce n’est pas pour moi les maintenir dans leur dépendance, mais leur permettre d’en sortir. Naïf ? Eh ! bien, oui, j’assume ce qualificatif. Je préfère me trouver avec les petits, les pauvres et les exploités, au risque de passer pour un imbécile.
Là se trouve une des raisons pour lesquelles je n’aurais pas voté pour Strauss-Kahn. Je me contrefiche de son addiction au sexe, mais son amour de l’argent, plus fort encore que celui de Sarkozy, me fait horreur. Ne m’en veuillez pas : je rêve d’une gauche vertueuse. Lorsqu’en 1981 j’ai voté pour Mitterrand, je ne me faisais guère d’illusions, mais pensais que la gauche, même impure, valait mieux que la droite. Je ne m’attendais pas des miracles et n’ai pas été déçu. Seul Robert Badinter m’a enthousiasmé.
J’ai voté pour vous au second tour de la primaire car, ayant vécu Lille, je n’appréciais pas la morgue et l’intolérance de Martine Aubry. J’ai ensuite voté pour vous aux deux tours de la présidentielle et me suis réjoui de votre élection. Cette fois encore, je ne voulais pas trop attendre des élus. Les temps sont durs, certes, et les marges étroites. J’avais soutenu, sur mon blog, que le mieux serait un président qui demanderait des sacrifices aux français, mais garderait le souci de la justice. Je ne croyais pas trop cela réaliste.
Et puis voil que votre gouvernement, le nôtre, semble décidé emprunter la voie de la rigueur et demander plus d’efforts aux nantis. Je crois rêver : ce que j’imaginais et pensais chimérique est-il en train de se produire ?
Monsieur le Président, je veux vous encourager tenir bon. Vous ne manquerez pas de rencontrer des obstacles. Les gens n’aiment pas se serrer la ceinture, les riches pas plus que les pauvres. Je vous conjure de garder le cap, dans les moments difficiles que nous ne manquerons pas de connaître. Si vous commencez au début de votre mandat, vous pouvez espérer que dans deux ou trois ans la situation se montrera plus favorable. Ne vous illusionnez pas : d’ici là , ce sera dur.
A mon petit niveau, je m’efforcerai d’expliquer autour de moi que vous montrez la bonne direction.
Je me considère comme faisant partie des privilégiés et accepte sans rechigner de renoncer quelques avantages. Je prendrai les transports en commun et n’aurai plus qu’une seule voiture. Je ne partirai pas en croisière, sans doute. Eh ! Bien, si c’est le prix payer pour que mon pays s’en sorte, si les plus démunis souffrent moins, je sacrifie sans barguigner ma huitième Ferrari, comme l’a dit drôlement Eric Orsenna.
Monsieur le Président, je vous soutiens comme je peux. J’aimerais que la presse apporte aussi son concours l’effort que je crois indispensable, qu’elle explique au public que les bons apôtres qui prétendent qu’en quittant l’Europe et en rapatriant des activités chez nous, ou en refusant d’accueillir plus malheureux que nous, nous sortirons du marasme, que ces démagogues nous mentent.

vendredi 22 juin 2012

espoir

il ne faut pas attendre des politiques qu'ils agissent à la fois de manière efficace et dans l'équité. Ce sont des êtres humains, après tout. Mais pour la première fois, je trouve qu'ils ont trouvé le mot juste. Qu'ils montrent l'exemple sur les rémunérations, qu'ils décident des sacrifices en veillant à ne pas trop alourdir la charge sur les petits, cela, selon moi, mérite le respect.
Dans les premiers mois de la gauche, en 1981, je n'attendais pas de miracles et je n'ai pas été déçu. Cette fois non plus, je ne croyais pas trop à des décisions courageuses et vertueuses. Eh! bien, on dirait que j'aurais pu leur accorder un peu de crédit et je me réjouis fort d'avoir eu tort.
Je viens de lire "les Strauss-Kahn", par deux journalistes du "Monde" et ne peux que me réjouir que nous ayons échappé à ce super Sarko. Allons, la vie n'est pas toujours une tartine de merde.

mercredi 20 juin 2012

flop

je pensais, avec mon message d'hier, provoquer et recevoir des réponses du genre : Armel, on t'aime! Ou : Reste avec nous! Rien de tout ça. Deux hypothèses : ou bien on ne me lit pas, ou bien personne ne tient à moi. A moins que tout le monde, en son for intérieur, comme on dit, partage mon opinion. Anyway, je vous rassure: j'ai encore des tas de projets. Je disais ça en passant, pour le jour, pas encore aujourd'hui, où j'estimerai avoir le meilleur derrière moi et le pire à venir.

mardi 19 juin 2012

C'est grave, docteur?

vouloir en finir avec l'existence, parce qu'on trouve qu'on en a tiré le meilleur, c'est forcément un drame?
J'ai toujours considéré que la décision de mourir est un acte de liberté et j'en revendique le droit pour moi, le moment venu. Et qui mieux que moi peut choisir ce moment?
S'en aller sans mélo, doucement, me semble une option raisonnable. Mais la vie ne se fait pas dans le raisonnable, je le sais bien. Il n'empêche : si jamais je trouve le courage d'en finir, je souhaite qu'on n'en fasse pas un  fromage. c'est emmerdant la pensée que mes proches verront forcément dans mon suicide un acte hostile. Disons pour être honnête que c'est un acte fondamentalement égocentrique. 
De toutes façons, il est vraisemblable que cela reste à l'état de voeu pieux.

Le chat des vaches

La scène se passe dans un pré. Au loin, une haie. Au milieu, un chêne. Cinq vaches paissent. Le soleil brille.

Blanchette
On a de la chance, aujourd’hui : il ne pleut pas.

Roussette
Toi, alors, comme conversation…Et puis, t’as un peu forci, ces temps-ci, vous trouvez pas, les filles.

Brunette et Tachetée, ensemble
Arrête de nous bassiner, Roussette. T’en fais pas, Blanchette, t’es toujours la plus belle.

Roussette
Peut-être, mais t’as vu les taches, sur ta robe ?

Blanchette s’éloigne, blessée.

Roussette
Et de toutes façons, t’as pris du poids, j’en suis sûre. Tu serais pas enceinte, des fois ?

Brunette
Arrête, on te dit. Moi, ce temps, ça me porte aux sens. Je rêve d’un bon et solide taureau, comme au bon vieux temps.

Roussette
Je suis bien trop jeune pour avoir vécu cette époque. Le moyen-âge, quasiment.

Brunette
C’était bon… Les sabots qui vous battaient les flancs, la forte odeur du mâle… Pas plus tard qu’hier, je rentrais avec le Jean-Pierre et dans un pré, juste au bord de la route, j’ai aperçu un gars rudement beau, musclé, je l’ai appelé, et rien qu’à sa voix, j’ai vu qu’il s’agissait d’un bœuf.

Tachetée
Qu’est-ce que tu croyais ? Les mecs entiers, ils se promènent plus en liberté. Ils les emmènent au laboratoire vétérinaire.

Brunette
Il ne nous reste plus que les doigts rugueux du Jean-Pierre qui caresse sans ménagement nos mamelles. Il fait ce qu’il peut, c’est vrai, mais il lui manque le poids et les remugles.

Tachetée
Heureusement, on a encore une ou deux fois l’an la visite du véto. Je peux vous le dire, vous ne le répéterez pas ? La dernière fois qu’il est passé, au moment de la fécondation, j’ai eu un orgasme.


Roussette
Noiraude, c’est toi, la nuit dernière, qui a fait un bruit incongru ? Tu as réveillé toute l’étable.

Noiraude
Moi ? Je ne crois pas.

Roussette
Ca venait de par chez toi, en tous cas. Et puis, cette manière que tu as de dire « je ne crois pas ». Si tu n’y étais pour rien, tu serais plus catégorique.

Blanchette, qui veut se faire bien voir de Roussette
Moi, j’étais pas loin et je jurerais que c’était toi.

Roussette
Bien sûr, ça vous arrange, d’avoir une victime.

Roussette
Maintenant qu’on sait, je vais te dire une bonne chose : primo, quand tu te lâches, ça pue pendant longtemps. Et puis, tu as pensé à l’effet de serre ?
Et puis, arrête de déféquer sur mon quatre heures !



La Noiraude, seule
Le coin vert tendre, le long de la rivière, qui sent le trèfle et la menthe sauvage, je me le garde. J’ai toujours voté à droite, alors ce que je possède, c’est pour moi et moi seule.

dimanche 17 juin 2012

Libéral, capital

Dans une émission de la chaîne parlementaire, un « expert », professeur à Sciences Po (Paris, bien sûr, on est à la télé) a pris la défense de ce qu’il appelait capitalisme et qui, selon moi, tient davantage du libéralisme, en disant que c’est une idéologie morale pour deux raisons, la première tenant à ce qu’elle encourage l’individu à agir, la deuxième qu’elle ne cherche pas à changer l’homme, mais le prend comme il est, ce qui, aux dires de ce spécialiste, constitue une preuve de sa moralité. Sur le coup, sans doute impressionné par la qualité de l’intervenant –il parlait un peu comme feu DSK, avec une tranquille certitude – cela m’a semblé intéressant. Et puis, je me suis dit qu’à le croire, on renonce à toute forme de loi, on en revient à la loi du plus fort, le loup libre dans la bergerie libre. Eriger des lois, c’est faire œuvre civilisatrice. Il existe certes des lois scélérates, qu’on doit combattre. Mais le principe même de la loi, qui part du principe que sans règle, l’homme se conduit plus mal qu’avec, ne saurait être pervers en soi. L’usage qu’on en fait, c’est une autre histoire. La défense du libéralisme comme moteur de progrès me paraît plus acceptable. J’aime les Etats-Unis parce qu’on y encourage l’initiative plus que chez nous. Malgré les affirmations des Républicains, ce n’est pas pour autant le paradis des libéraux. Les lois anti-trusts, n’est-ce pas une entrave à la liberté ? La protection des productions américaines contre les produits étrangers, qu’est-ce donc ? Les pressions sur le Pentagone, c’est ça, le libéralisme ? Pourtant, en dépit de ces dérives, j’aime bien l’Amérique. Mais j’aurais du mal à y vivre.

mercredi 13 juin 2012

coucou me revoilou

la grandissime affaire Ségolène Vs Valérie ne peut me laisser muet.
On était déjà affligés avec Cécilia et Carla.
Nos présidents ont du tempérament, c'est bon signe. Mais ils ont du mal à se faire respecter dans leur vie privée, et c'est regrettable.
Je suis prêt à parier quelque chose contre autre chose que notre Valérie ne tardera pas à comettre un nouvel esclandre, rien que pour prouver qu'on ne la lui fait pas. Avec Merkel? Poutine? Obama? Qui sait?
Au moins, dans nos malheurs, nous avons un peu matière à rire.

mardi 22 mai 2012

encore un emprunt

...C'est le devoir du chrétien et du sage, quand il a de l'argent, d'en faire un bon usage

jeudi 10 mai 2012

une amie

une vraie, m'a écrit se réjouir que, tel le Phenix, je renaisse de mes cendres.
Merci à elle. Il est vrai que la commedia dell'arte que nous offrent nes politiciens de tous bords me pousse à sortir de ma torpeur. Devons-nous nous soumettre aux diktats des agences de notation, la Grèce peut-elle survivre à l'Euro, notre abyssale dette nous condamne-t-elle à travailler comme des forçats, nos enfants et petits-enfants aussi?
Vous en conviendrez, le suspense est haletant. On a hâte d'être plus vieux de dix ou quinze ans pour connaître les réponses.
Il n'empêche que je me rappelle un mien neveu, d'un conservatisme irréprochable, qui me disait que la meilleurs aide au tiers monde, c'était la globalisation, mais que nous allions le payer. C'était il y a dix ans et je rends hommage à sa sagacité. Il faudra bientôt que, pour permettre aux chinois d'avoir l'eau courante, je sacrifie ma septième Ferrari!

dimanche 6 mai 2012

La vie en rose

Depuis hier soir, je vois la vie en rose… Non que je croie nos problèmes en phase terminale. Les miracles, ce n’est pas le genre de la maison. Plus modestement, j’ose espérer qu’on aura davantage le  souci des petits, des oubliés. Et si c’est le cas, je suis prêt à renoncer à ma huitième Ferrari, comme le disait Eric Orsenna.
J’ai reçu quelques e-mails engagés, certains d’amis proches de ma manière de voir, d’autres de gens que j’aime bien, même s’ils expriment des idées auxquelles je n’adhère pas. Je veux juste réagir à la lecture d’une sorte de pétition qui circule ce matin en vue de mobiliser les tenants de l’école catholique contre un engagement pris par Hollande pour abolir la loi Carle. Je n’avais jamais entendu parler de cette loi (votée semble-t-il en 2009) mais je n’aime guère que, à peine élu, on fasse au président de gauche des procès, qu’on lutte avant même qu’il ait engagé le fer, bref qu’on ne lui accorde pas un seul jour de crédit. Il est socialiste, donc tout ce qu’il dit ou fait doit être combattu . Cette attitude a le don de m’énerver.
On me dira que la gauche ne se montre guère plus tolérante quand la droite est aux commandes. J’en conviens, mais est-il raisonnable, quand on fustige l’intolérance des adversaires, d’en user aussi ? Ma mère, à propos de la peine de mort, disait « que messieurs les assassins commencent ». Sur de telles bases, nous en serions encore à la loi du talion, la vengeance tiendrait lieu de justice, nous n’aurions plus qu’à acheter un arsenal et nous barricader pour protéger nos vies, nos vertus et nos biens. Dussé-je me voir taxé de naïveté, je dois dire que je préfère les univers ouverts, quand on peut flâner dans les rues, marcher dans la campagne, faire confiance à nos semblables, sans ignorer qu’on peut être cruellement déçu. Il me semble que le bonheur de vivre libre vaut l’acceptation du risque. Les jours heureux ne nous seront pas enlevés. Anyway, à long terme, comme disait Keynes, nous sommes tous morts.

mardi 1 mai 2012

l'anniv' à Juju

l'aut' jour, Juju, il avait invité des copains pour son anniv. Y avait pas François, mais y avait Pierre, Manuel et Ségolène, rien que des potes. Mais le petit malin avait aussi invité Domi, la terreur des Sofitels. Et ça, c'était une ruse de sa part. Il pouvait pas ignorer que ses aminches, ils allaient être furax, pasque se faire voir en compagnie de ce mec qui pue, ça leur ferait pas plaisir. Et ça, Juju, il bichait d'avance de voir leurs trognes de coincés. Bien fait pour leurs gueules, non? Faut dire que quand il a eu ses emmerdes, qu'on lui a parlé de ses tocantes, de son pognon qu'on sait pas d'où il vient, les potes en question, c'est curieux, ils étaient aux abonnés absents. Alors, comme ça, Juju, il les a bien eus. Et p'têt bien qu'en plus, Nic lui a promis un portefeuille s'il leur créait des embrouilles. Rien que du beau monde, je vous dis.

jeudi 22 mars 2012

Le tilleul

Des lecteurs exigeants - mais cette exigence n’est-elle pas une marque d’intérêt ? – me taquinent sur mon manque de persévérance. Ma demi-heure de silence dure un peu, à les en croire. Je reconnais bien vite ma paresse, que je cache en général sous des prétextes divers. Mais là, rien à dire : depuis plusieurs semaines, je n’ai plus le goût d’écrire, plus le courage de copier même pour faire profiter l’univers ébloui de mes productions anciennes. Je ressemble au tilleul que je vois de ma fenêtre. L’hiver, il perd ses feuilles et se mure dans un sommeil dont il semble que rien ne pourra le tirer. Et puis, contre toute attente, le printemps ranime les miroirs ternis et les flammes mortes.
Pardon, donc, aux déçus du bazinisme. Je reprends la parole dès que le moral est revenu, et ce temps me semble proche.

mardi 13 mars 2012

une demi heure

et lorsque l'agneau ouvrit le septième sceau, il se fit dans le ciel un silence d'environ une demi heure

samedi 25 février 2012

la première vraie bonne nouvelle

des quatre dernières années : la sortie de la Bougie du Sapeur. Grouillez-vous de l'acheter. Moi, je ne l'ai pas encore fait, mais je me propose de le faire toutes affaires cessantes.

dimanche 19 février 2012

trublion

encore un candidat, mais avec la tronche qu'il a, je doute qu'il passe le premier tour. Délit de sale gueule, sans doute. Moi, je suis ma ligne sans me laisser distraire par les prestidigitateurs.
Mon slogan : nous paierons tous, mais certains plus que d'autres.

dimanche 12 février 2012

baignoire

Un lieu bien dangereux, presque autant qu'un lit : après Claude François, voilà-t-il par que Whitney Houston y passe de vie à trépas. C'est juré : je cesse de me laver.

mercredi 8 février 2012

On choisit ses amis, on subit ses frères

Nous rencontrons dans notre travail, notre famille, notre voisinage, assez de cons pour avoir le droit de choisir des amis qui n'en sont pas.

dimanche 5 février 2012

Contes et légendes

je progresse avec lenteur et bonheur dans "La France avant la France", écrit par des historiens sous le contrôle de Joël Cornette, une autorité assurent les gens compétents.
Les historiens sont souvent amenés à choisir entre des témoignages divergents. Ils s'efforcent, comme les journalistes devraient faire, de recouper leurs sources, ils optent pour les récits qui leur semblent refléter la réalité, mais il est bien évident qu'on ne saura jamais, par exemple, comment est mort Saint Denis, ni où. Alors, pour calmer les angoisses du lecteur, on lui offre une version qui, dans le meilleur des cas repose sur des récits de témoins dignes de foi, mais quelquefois, on ne peut se retenir de penser que l'historien, comme le journaliste d'aujourd'hui, veut plaire à son public. Un récit dramatique n'est pas fait pour lui déplaire. Mais lorsqu'on observe comment les événements mineurs de notre existence sont déformés dans le souvenir de celles et ceux qui les ont vécus, on est saisi d'un doute. Notre soeur se rappelle nous avoir vu voler de la confiture. Moi, je suis sûr que c'est elle. Qui a raison, elle ou moi? Ni l'une ni l'autre : il y a simplement deux écritures de l'histoire. Staline le savait bien et il a essayé, comme à Katyn, d'en jouer.
Nos historiens médiévalistes n'ont pas la perversité du père Joseph. C'est seulement intéressant de comparer ce qu'écrivait Augustin Thierry à ce qu'on prétend aujourd'hui.
Et après tout, n'est-ce pas merveilleux que la vie de nos ancêtres soit perdue dans un brouillard, que nous en soyons réduits à imaginer à notre convenance qui ils étaient, comment ils vivaient, ce qu'ils pensaient.

les amis gaffeurs

on en a connu dans tous les partis. ceux qui disent ce que pense le chef sans oser le dire lui-même. On a connu Ponia, on a Guéant. D'abord, comme jadis Marchais, le prendriez-vous en auto-stop? Lui infliger un bon vieux délit de sale gueule, après tout, ne serait qu'un juste retour des choses. Mais ce n'est pas de ma dignité. Ses propos sur la hiérarchie des cultures est à la fois un peu désuet et tout à fait stupide. Comment mesure-t-il la "valeur" d'une civilisation?
Décidément, la campagne atteint des sommêts de bêtise. Les classements, d'une manière générale, je m'en méfie, sauf ceux qui me donnent en première place

jeudi 2 février 2012

chapeaux, lapins et colombes

Le temps des illusionnistes est revenu. On en a vu, il n'y a pas si longtemps, qui, après un septennat, excellaient à nous persuader qu'ils avaient appris ce qu'il ne fallait pas faire et, de ce fait, étaient plus qualifiés pour éviter les erreurs, puisqu"ils s'en étaient rendus coupables. Notre Sarko réussira-t-il à nous convaincre qu'il est capable de gérer l'austérité, lui l'homme de la richesse ostentatoire?

mercredi 1 février 2012

un gros mot

Il existe, dans notre langue, un mot que j'aime bien, sans doute parce qu'il répond aux exigences de mon enfance, celles de la religion : solidarité. Certes, on l'a un peu galvaudé, il est usé, mais tel qu'il est, je l'aime bien. Il veut dire pour moi que je ne laisse pas celui qui a eu moins de chance que moi sans lui tendre la main, fût-ce un moment. J'avance dans la vie, sûr que c'est mieux de secourir les malheureux que de les ignorer. Et quand j'observe l'opinion généralement répandue outre-Atlantique, je me mets en cause. Pour beaucoup d'américains, la solidarité mène au communisme, donc au mal. Pour eux, secourir celui qui n'a pas eu de chance est un geste condescendant. Il implique que le pauvre est appelé à le rester, tandis que si je le laisse se débrouiller, j'exprime un respect de son libre-arbitre et je sous-entend que nous pourrions demain échanger nos rôles.
La peur du collectivisme, là-bas, justifie des idées un peu extrêmes et des comportements que nous jugeons, ici, plutôt égoïstes. Il va de soi que sous couvert de liberté, on se trouve contents de conserver notre bien. Les beaufs et bobos de tout poil se consolent comme ils peuvent de leur sécheresse de coeur. Pourtant, je ne peux me retenir de penser que la vérité se situe probablement à mi-chemin. Ah! Ce n'est pas facile de trouver la voie...

lundi 30 janvier 2012

en ses mauvais jours,

Giscard n'aurait pas fait pire que Sarko hier. Larmoyant, plein d'émotions dont l'électeur n'a rien à faire, balayant presque tout ce qu'il disait croire naguère.
le vieil Homère l'a dit : les dieux rendent fous ceux qu'ils veulent perdre.

mercredi 25 janvier 2012

Parfois

je me dis que je suis bien prétentieux de croire que mes textes plaisent à mes lecteurs. Avec une curiosité teintée d'espoir, je jette un oeil aux statistiques du présent blog. Je connais donc des moments de doute. Et puis, comme Jésus au jardin des Oliviers, je repars. Parfois, mes lecteurs bienveillants m'envoient des messages. J'ai bien compté : il y en a eu quatre depuis que j'ai commencé. Me dira-t-on que c'est peu, je réponds fièrement qu'il aurait pu n'en pas y avoir, ou n'y en pas avoir, je ne sais plus.
Depuis quelques jours, je partage mon existence avec les francs, les wisigoth, les romains. Bientôt, on passera aux mérovingiens. Pour répondre à Côme, oui, je prêterai volontiers les admirables ouvrages sur l'histoire de France. On a beau dire, ça dépayse un peu.

mardi 24 janvier 2012

Une vie rêvée

- Le réveil! Arrête le réveil!
Dans mon rêve, je venais d’accéder la papauté. Ce cri, au coeur du Vatican, résonne de manière incongrue. D’un coup d’oeil aussi circulaire qu’inquiet, je regarde, effaré, l’assemblée des cardinaux qui m’entourent. Je leur dois mon élection.
- Tu vas l’arrêter, cette saleté de réveil!
J’ouvre un oeil. S’évanouissent alors le plafond de la chapelle Sixtine, les prélats, l’odeur de sueur et d’encens mêlés, la tiare et la pompe de l’Eglise. J’ouvre l’autre. Le décor m’afflige par sa banalité. Je finis par mettre un terme à la sonnerie qui, seule, ne m’a pas éveillé. Un léger mal de crâne subsiste, unique vestige de mon rêve dont les détails se perdent peu peu dans mon souvenir. Comment ais-je pu inventer cette histoire abracadabrante? Une fois encore, je m’émerveille constater la créativité dont je suis capable. Par malheur, quand j’ai repris conscience, c’est une autre histoire.
Comme chaque jour, je descend la cuisine préparer le café et les toasts pour monter le tout et, sur le lit conjugal, partager avec elle le petit déjeuner. Des relents de ma vie imaginaire me parviennent et je fredonne "veni Creator" tout en m’activant. Et c’est alors que, montant les marches d’un pas incertain, je me prends les pieds dans ma soutane et dégringole avec les tasses, le pain grillé et, pire, le café brûlant qui se déverse sur mes mains et mes cuisses. Je hurle :
- Nom de Dieu!
Sans bouger du lit, elle me demande d’une voix pâteuse :
- c’est toi, mon chéri ?
Et qui cela peut-il être d’autre ? Le fracas l’a tirée du sommeil dans lequel elle a replongé après mon départ. Je file dans la salle de bains pour calmer les brûlures. Je renonce à me sustenter et embraye aussitôt sur la douche, suivie du rasage. Je me trompe, enduis ma brosse dents de crème amincissante. Evidemment, elle a mis le tube n’importe où , de préférence à côté de mon verre à dents. Je peste et j’entends :
- Tu ne m’apportes pas le café, ce matin ?
Un soupçon de reproche pointe sous la demande. Je fais la sourde oreille et achève mes ablutions pour revenir ensuite dans notre chambre, vêtu d’un peignoir d’un jaune éclatant zébré de traînées multicolores.
- Tu as vu ma chemise bleue ?
- Bien sûr. Et je l’ai mise à la poubelle. Tu n’allais pas continuer à porter cette loque.
Je fulmine. Elle laisse traîner ses bas et ses chaussures, quand ce n’est pas son soutien-gorge, mais aussitôt qu’elle aperçoit une de mes affaires, elle la range un endroit où j’ai peu de chances de la retrouver ou, pire, elle la jette sans me demander mon avis. Si mon bien rare désordre la dérange, le sien, c’est simple, elle ne le voit pas.
- Tu n’as qu’à prendre la rayée rouge et blanc.
De mauvaise grâce, je m’y résous. Sur l’intérieur de la porte de l’armoire, sont pendues mes cravates. J’en choisis une après une longue hésitation.
- Tu n’y penses pas! Attifé comme ça, on dirait un mac de Pigalle qui va au mariage de sa grue.
Je hausse les épaules et ne tient pas compte de la critique. Je redescend après avoir endossé une veste à carreaux, enfilé un pantalon vert et chaussé des bateaux. A mon départ de la chambre, elle a le temps d’ajouter :
-Tu as raison, quand on se décide faire rire les autres, il ne faut rien négliger.
Je claque la porte en sortant et entre dans mon auto. J’aime cette deux chevaux. Elle et moi, nous avons le même caractère rustique. Par chance, elle démarre et je me retrouve dans la rue, juste le temps d’entendre :
- Ah! Le con! Il pouvait pas faire attention!
Et un craquement sinistre se fait entendre. Ce type, il devait rouler quatre-vingt, au moins, pour n’avoir pas pu m’éviter. Je sors, lui aussi et nous passons plusieurs minutes à réécrire chacun le scénario de l’accrochage. A défaut de trouver une version commune des faits, je décide d’appeler un agent pour nous départager.
- Avec la touche que vous avez, il va pas vous prendre au sérieux, profère mon agresseur narquois.
- Mais c’est vous qui m’ êtes rentré dedans, rétorqué-je.
- C’est un peu fort. En quittant votre garage, vous n’avez pas la priorité.
Ca recommence. Je lui offre d’échanger nos cartes pour adresser, lui son assureur, moi au mien, nos versions contradictoires des circonstances de notre rencontre.
- Qu’est-ce qui me dit que c’est la vôtre, de carte? Me lance-t-il, méfiant.
Il nous faut un bon quart d’heure pour signer un armistice. Mon grand père me le disait : un armistice, ce n’est pas la paix. Je reste donc vigilant. Par chance, le choc n’a produit que des froissements de tôle. Je peux donc reprendre le volant.
J’arrive au bureau. Tiens, ce n’est plus la même fille à l’accueil. Je m’en étonne :
- Sylvie n’est pas là , aujourd’hui ?
- Elle est en congés de maternité depuis deux mois.
Deux mois... Je suis sûr pourtant de l’avoir vue hier son poste. Je n’ai pas envie de discuter et passe devant le comptoir, drapé dans ma dignité. Une secrétaire traverse la hall et, au moment où j’arrive au couloir, j’ai le temps d’entendre la nouvelle lui dire en gloussant :
- Il est complètement à côté de ses godasses, le vieux!
J’arrive à mon bureau. Une porte avec un panneau de verre dépoli y mène. Je la pousse et, à ma grande surprise, vois Hubert Loignon assis ma place.
- Ben dis donc, on ne se gêne plus !
- Mon petit père, le boss a demandé que tu passes le voir.
- Peut- être, mais d’abord, tu dégages.
- Ta, ta, ta, il veut te voir toutes affaires cessantes.
J’hésite un instant lui envoyer mon poing dans la figure puisqu’il refuse de m’écouter. Je n’avais pas remarqué sa carrure athlétique et les biceps volumineux que je devine soudain dans ses manches de chemise. Je repars sans rien dire. Il ne perd rien pour attendre.
Le bureau du directeur est situé au bout du couloir. C’est facile trouver, la dernière porte, la seule entièrement opaque. Me vient alors l’esprit une idée : cette porte hermétique, toujours close, voilà un éclatant symbole de la direction. Il n’écoute rien, ne voit rien, ne sent rien. Il dirige la boîte depuis une pièce où il demeure l’abri de la vie, seul le plus souvent. Je pense à Howard Hughes. Serait-il fou, lui aussi?
Je frappe. Un grognement peine humain me laisse entendre que je peux entrer, ce que je fais. Encore plus débordant de graisse que la dernière fois, des petits yeux enfoncés dans le saindoux, le cheveu rare, le nez qui rosit, les mains potelées qui jouent avec un coupe-papier, il offre un spectacle de choix. Il m’aborde :
- Alors, qu’est-ce que vous avez dire pour votre défense ?
Ma défense, ma défense, qu’est-ce que cela veut dire ? Je m’approche d’une des chaises en face de lui. Il est assis dans un fauteuil très stylé mais ne laisse à ses interlocuteurs que des sièges inconfortables dont je n’ai trouvé nulle part ailleurs l’équivalent. Il bondit sur moi en rugissant :
- Pas la peine de vous asseoir. Dites-moi ce qui vous arrive, ou plutôt, non, remettez-moi votre démission, nous perdrons moins de temps.
- Mais, monsieur, je ne comprends pas...
- Je m’en fiche, que vous compreniez ou pas. Vous allez me signer une lettre de démission et plus vite que ça.
- Il n’y a pas de raison!
- Il y en a une : je vous l’ordonne. Je suis bon prince, vous pouvez vous asseoir pour la rédiger. Et comme c’est ma semaine de bonté, je vous offre le papier et le stylo.
- Mais, monsieur...
- Il n’y a pas de "Mais, monsieur" qui tienne. Vous ne savez pas faire ça, j’imagine, pas plus que vous ne savez travailler. Je vous dicte : Monsieur le Directeur, comme nous en sommes convenus ce jour, j’ai l’honneur de vous remettre ma démission de votre entreprise où je ne mettrai plus les pieds. Je vous remercie de m’exempter de tout préavis. Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de mon profond respect. Vous inscrivez votre prénom, votre nom et la date en haut et vous signez en bas. Vous savez faire ça, au moins ?
- C’est incroyable !
- Je suis d’accord, c’est incroyable qu’il vous faille tout ce temps pour écrire trois lignes.
Il cogne à la porte de communication avec le secrétariat.
- Marie-José, vous avez préparé la lettre de démission ? Apportez-la, il la signe et on n’en parle plus.
- Non.
Il me terrifie. Il me faut un courage que je puise Dieu sait où pour refuser. Il se rue sur moi, le papier la main.
- Ca ne se passera pas comme ça. Vous allez me signer cette lettre ou je ne réponds pas de moi.
J’ai eu le tort de m’asseoir et il me domine, l’air menaçant. Je tente une ultime manoeuvre :
- Je ne peux pas...
- Nom d’un petit bonhomme! Je vais vous prouver le contraire.
Il me glisse entre les doigts le stylo, pose la lettre devant moi et m’enjoins d’un ton sans réplique :
- Signez!
Je signe. Prestement, il prend la feuille et l’enferme dans un tiroir. Il revient alors vers moi, me soulève par le veston et m’entraîne vers la sortie.
- Bon débarras!
Crie-t-il avant de refermer la porte. Je franchis le seuil sans demander mon reste. Dehors, le printemps éclate. "Au fond, me dis-je, il m’a obligé à faire ce dont je rêvais depuis longtemps." Je me dirige vers le parking jusqu’à ma voiture dont j’ouvre la portière. Je dépose sur le siège mon portefeuille et mes clés. Rien ne me retient plus présent, me voici libre. Je respire un grand coup et m’éloigne en marchant d’un pas allègre, avec pour seule ambition de suivre le soleil dans sa course.

lundi 23 janvier 2012

Eblouissements

Dans une vie, sur près de soixante-dix ans, j’ai connu quelques moments intenses. Des rencontres avec des êtres qui ont compté, d’abord, et puis des découvertes d’ordre intellectuel.
Ainsi, je garde un souvenir très présent de ma première lecture de Crime et Châtiment, il me semble encore ressentir mes émois en lisant Phèdre de Racine ou les Fleurs du Mal de Baudelaire.
Des textes forts qui m’ont fait une impression durable. Je peux dire qu’ils ont modifié ma pensée et peut-être mes actes.
Je me rappelle, voici une quinzaine d’années, avoir un jour entendu pour la première fois la Passion selon Saint Matthieu de Bach et en avoir été bouleversé. J’avoue que j’aurais pu faire cette rencontre plus jeune, mais la vie est ainsi faite.
Eh ! Bien, voici qu’en deux semaines, j’ai lu des ouvrages d’exception. Je m’émerveille qu’à mon âge, on puisse ressentir des réactions aussi violentes. Je sens parfois ma respiration s’arrêter, il me faut partager avec quelqu’un cet instant si fort. Le premier livre qui m’a ainsi remué est « Pourquoi je ne suis pas chrétien », par Bertrand Russel. Un texte implacable, un réquisitoire sans concession envers les églises chrétiennes, et d’abord Rome. En avançant dans sa lecture, je sentais mon regard sur la religion évoluer. Selon mon habitude, je mets les théories de Russel en doute. Je cherche quel est son ressort, quels comptes il règle. Il n’en reste pas moins que je crois que je n’aurai plus le même jugement de la chose religieuse après.
L’autre ouvrage qui m’a procuré et qui continue à me donner des joies intenses, c’est un livre d’histoire : 481-888, la France avant la France. Il s’agit du premier volume d’une série qui en compte treize. Des gros bouquins abondamment illustrés, un peu comme les ouvrages de la collection « Découvertes » de Gallimard, mais au format in-8° et de sept cents pages.
Là encore, tout ne doit probablement pas être pris pour argent comptant, et mes faibles connaissances en histoire ne m’autorisent pas à avoir des idées différentes de celles des auteurs, mais je me demande en permanence s’il n’y a pas d’autres explications. Il n’empêche : quel bonheur. J’apprends que, à la fin de l’Empire romain, les germains prenaient une place de plus en plus importante dans l’armée et l’administration. L’église catholique devenait une puissance avec laquelle il fallait compter. Les germains s’assimilaient, se convertissaient, et peu à peu nous allions vers le royaume franc, initié par Clovis.
De tels bonheurs font du bien, et je veux en faire part à mes lecteurs. C’est fait.

vendredi 20 janvier 2012

Les grottes de Bourdonis

Une ouverture, une faille dans la roche. Des enfants jouent côté avec un chien, Madof. Ce chien disparaît soudain.
C’était un animal volontiers facétieux et, ses heures, voleur. Marsouin et Philippine le cherch rent quelque temps puis, guidés par ses aboiements, pénétr rent sa suite dans les grottes de Bourdonis.
A peine franchie l’anfractuosité, ils se trouv rent dans une vaste salle décorée d’énormes stalactites et de non moins imposantes stalagmites. Le froid qui y régnait contrastait avec la température caniculaire de l’été, l’extérieur.
Tu as vu, murmura Marsouin ?
Mais l’écho fit résonner ses paroles qui se répét rent l’infini et remplirent les enfants de crainte. M me Madof restait pétrifié. Un grondement, venu du fond de la grotte, o régnaient des tén bres denses et peu rassurants, se fit entendre. Les petits se rapproch rent du chien et se serr rent contre lui. Le bruit, comme un long tonnerre, dura plus d’une minute, qui compta pour eux autant qu’un si cle.
Qui vient troubler mon sommeil, gronda une voix grave ? Elle figea les visiteurs bien que, de toute évidence, l’ tre qui posait la question n’avait pas d’intentions hostiles. Philippine répondit tr s bas :
Lui, c’est Marsouin, et moi, Philippine. Et vous ?
Elle se montrait courageuse, plus audacieuse que son copain. De la vo te, quinze m tres plus haut au moins, tomba une goutte. Marsouin se lécha la main : ce n’était pas mauvais du tout. Il guetta une nouvelle goutte, mais dans l’obscurité, il ne voyait pas bien loin et devait s’en remettre au hasard.
Viens vite, on va sortir, dit-il et, joignant le geste la parole, il saisit le chien par son collier, empoigna le bras de la petite fille de l’autre main et commença une man uvre de repli.
Par malheur, ils ne voyaient pas suffisamment pour retrouver leur chemin.
Venez par ici, petits curieux, reprit la voix.
C’était s r, il y avait une lueur vers le fond de la grotte. Faute de pouvoir s’échapper, Marsouin et Philippine s’en approch rent pour découvrir une esp ce de lézard d’un rouge lumineux, une tr s belle couleur qui ressortait, éclairée par des torches plantées dans les parois. Ils n’osaient plus rien dire et ouvraient de grands yeux pour mieux discerner de quoi était faite cette créature.
Je m’appelle Yok, dit-il. Chez nous, les Champous, je monte la garde un jour sur deux.
Ils sont tous comme vous, les autres, demanda Philippine ?
Les filles, c’est bien connu, c’est plus curieux que les gars.
Pas tous. Les femmes se font fixer des crochets sur le dos pour y suspendre leurs petits. Mais on les reconnaît d’abord pour leurs cheveux bleus qui, souvent, descendent jusqu’au sol.
Ce n’est pas vrai, glissa Marsouin son amie. Pince-moi : je dois r ver.
Vous marchez sur deux pattes, ou quatre, demanda Philippine ?
Deux, plus la queue. Vous savez, nous trouvons dans la grotte de l’eau pour boire et du lichen pour manger. Ce qui nous manque le plus, c’est la distraction.
Les jeunes visiteurs se sentaient soudain menacés. Bien s r, des mangeurs de lichen ne pouvaient pas se montrer réellement agressifs.
Yok mesurait plus de deux m tres et ses pattes avant étaient ridiculement courtes. Marsouin et Philippine s’étonnaient de l’entendre s’exprimer en français et ils lui en demand rent la raison.
C’est une longue histoire, assura Yok.
Pris entre leur envie d’écourter l’entretien et leur désir d’en connaître davantage, les enfants ne répondaient pas, ce que la Champou interpréta comme un encouragement poursuivre.
Il sortit d’une de ses poches un enregistreur qui ne ressemblait rien de connu et le mit en marche
«  Mes enfants, si vous m’entendez, c’est que vous tes comme moi prisonniers de la grotte de Bourdonis. J’y ai déj passé plus de soixante ans, sans trouver la sortie et, pour passer le temps, ai entrepris d’apprendre le français au peuple Champou.
Lorsque je suis arrivé, je cherchais une cachette parce que la police me talonnait. Je suis entré sans vraiment le vouloir da ns la grotte o j’ai été accueilli par ses habitants un peu comme un dieu. Ils n’étaient jamais sortis de leur univers et ne savaient pas que d’autres créatures vivaient ailleurs. C’est curieux comme on se croit vite les maîtres du monde. Les Champous, c’est vrai, r gnent sur le monde des grottes sans partage. Si vous regardez bien les différentes salles, vous verrez que, sur certains murs, on a dessiné des aurochs, des dinosaures et des escargots. Y a-t-il eu, voici des millions d’années, d’autres occupants ? Toujours est-il que j’ai appris ici me nourrir de lichens. Au début, on a un peu faim. Et puis, j’ai remarqué un jour que ma peau se colorait davantage. Un appendice caudal m’est venu. J’ai fini par prendre une femme parmi les champous. Je ne vous dirai pas comment cela se passe entre un homme et une femme, par ici ? Mais si vous saviez… Un bonheur ! Vraiment, je ne regrette pas d’ tre resté. Si j’ai un conseil vous donner, ne perdez pas comme moi votre temps vouloir vous échapper. Mangez du lichen et aimez les Champous ! »

jeudi 19 janvier 2012

i m'énerve, celui-là

un mec, à Dunkerque, a tenu des propos qui ressemblent à ce blog. Il copie, m'dame!

respect

de bonnes gens s'offusquent du comportement de pas mal de personnes, y compris dans les médias, totalement irrespectueux à l'encontre de notre petit Nico. C'est vrai, je déplore qu'on ne manifeste pas davantage de déférence envers le président, mais force est de reconnaître qu'il n'y incite guère. Comme me disait une femme qui voulait me blesser -et qui y parvenait assez bien, merci - : si on veut être respecté, il faut être respectable.
Espérons qu'il ne se sera agi que d'une triste parenthèse et que le prochain locataire de l'Elysée ne se sentira pas obligé de parler le 9-3 dans le texte

mercredi 18 janvier 2012

l'agité du bocal

Perso, je trouve que les syndicats auraient mieux fait de ne pas se rendre à l'Elysée, puisqu'ils disaient ne rien attendre d'un président usé et prêt à toutes les promesses... qu'il sait ne pas pouvoir tenir. Le spectacle de cette fin de règne est assez affligeant. Vivement un vrai changement. A propos, je dispose aujourd'hui de cent vingt sept signatures que je vends au plus offrant.
J'attends les propositions.

Paname by night (facile, celui-là)

Mon daron, un cador qu’avait des crocs d’baronne
Et son troisièm’ couteau qu’il avait à la bonne
Parc’qu’il était costaud aussi bien que balourd
Les compteurs relevés, en moto f’sait un tour.
Dans les rues, y avait plus un mich’ton en goguette
Un semblant de barouf lui remua l’étiquette :
Un espingouin pas frais qu’avait largué son bus
Titubait, saoul comme un polonais et trois russes ;
A peine s’il tenait d’bout, hirsute, abominable !
« Un joint, file-moi un joint », qu’il gueulait à mon dabe !
Cézigue, au s’gond couteau, envoya pour le dingue
Un’ pincée d’blanche, avec cuiller et s’ringue
En lui disant : file-lui sa pincée, à c’locdu !
Aussi sec, quand l’arcan s’approcha du glandu
A r’nifler ses arpions, le mec, un vrai vic’lard,
Prit un feu qu’il planquait dans un pli d’son costar,
Balança la purée en gueulant : Caramba !
Mon papa, il faillit y laisser son bada ;
Sa Harley-Davidson recula sur ses p’neus.
File-lui son overdose, à c’con, lança mon vieux.

lundi 16 janvier 2012

TSFF

ou : tout sauf François Fillon.
Car ceux qui disent : le premier, il a osé dire que nous étions en faillite ont une drôle de façon de choisir leurs champions. Quoi, si je dis : nous ne pouvons pas continuer la politique menée jusqu'alors au risque de nous suicider, si je qualifie d'insensés et d'inconscients ceux qui continuent à faire comme si de rien n'était, alors ne suis-je pas plus responsable et plus coupable lorsque je distribue l'argent des contribuables, alors même que je sais que j'obère gravement l'avenir de tous?
F. Fillon, comme naguère le bon Raymond Barre, a voulu se faire une image de rigueur mais par sa politique, il a montré qu'il sacrifiait à la démagogie. Alors, je veux bien choisir un aveugle comme chef du gouvernement, pas un criminel.
Mais alors, qui prendrai-je comme premier ministre, une fois élu?
La suite bientôt.

dimanche 15 janvier 2012

A’ s’touch’ la Thally

C’était l’heure où l’bourgeois, il sort sans sa maman
Et la mienne, Isabelle, est v’nue sans crier : « gare ! »,
Fringuée comme une mousmée qui vient d’clamser ce soir.
Sans charre, ell’ faisait bien encor sa mijaurée,
Les doigts d’pieds faits, parfumée, les yeux dorés,
Sûr qu’elle avait fauché à une camarade
L’attirail complet pour ravaler la façade.
« Fais gaff’, qu’elle fait comm’ça, ma p’tit’ louloute à moi,
L’grand barbu qu’est là-haut t’l’a fichue dans l’baba !
Ouh ! Là, là, tu vas la connaîtr’, ta douleur,
Fistonn’ ». Puis, en mêm’ temps qu’ell’ lâchait la vapeur,
A s’prend l’pied dans l’tapis, manqu’ m’caramboler,
Et j’lui tends la paluch’ pour les cinq lui serrer…
Mais y avait pas plus rien que l’rata d’un’ caserne
De douteuses chaussett’s un jus de couleur terne,
Au milieu, des morcifs pas frais nageaient dedans,
Et autour, des clébars reniflaient en gueulant…

mercredi 11 janvier 2012

sondages

lamerpao progresse, il n'inquiète pas encore les grands, mais a reçu des propositions intéressantes contre le retrait de sa candidature. Un séjour au Carlton de Lille, une entrée gratuite pour le prochain concert d'une certaine Carla B.S., Une biographie dédicacée d'Henri IV, un original des 101 propositions. Que les enchères continuent de monter avec le score de Lamerpao.

nouvelles du front

L'effondrement annoncé de Hollande va laisser de la place aux candidats plus authentiques (suivez mon regard) J'ai reçu aujourd'hui un journaliste qui veut passer une pleine page sur moi dans un hebdomadaire très lu. Je frétille, mais reste digne

Roupiller sur le ruban (thank you, Arthur)

C’t’un coin tout c’qu’y a d’paumé dans l’quel y a un égout
Qui charrie des molars et des préservatifs
Usagés, où on voit clignoter l’néon fou.
Ca éblouit d’partout, Montparno, c’est du kif.

Un bidasse mignon, va-d’la gueul’, sans galure
Couché sur l’macadam, la têt’ près du ruisseau
Roupill’. Il s’la coul’douc’, comm’ça, à mêm’ la dure
Pâlot sous les sex shops qui éclair’nt son museau.

Les pieds dans c’que tu sais, il en écras’, facile,
Avec un air coincé comm’ pour aller au r’file.
Mets-le sur ton nichon, Mémèn’, il s’les gèl’ sec !

Ca renifl’ sacrément, et pourtant, il sent rien :
Il ronfl’ sur le ruban, les boudins dans l’tarin,
Peinard : y vient d’déguster deux pruneaux dans l’bec.

mardi 10 janvier 2012

Clés

à la demande d'une très chère amie (ne fantasmez pas, c'est une VRAIE amie...), je vous donne les clés.
Les lignes "réussissez", c'est de ce bon vieil Hugo, dans Les Misérables. Je n'ai pas résisté à vous les copier, tant elles me semblent éternelles.
Les gagneuses d'y a une paie, c'était une transposition de la balade des dames du temps jadis, du cher Villon
Ce soir on clamse s'inspire de la mort des amants de l'immortel Baudelaire
La choucarde ritale n'est autre que la belle tarentine d'André Chénier.

Que ces auteurs me padonnent. Mais les mettre en argot, n'est-ce pas donner envie de les relire?

Cela se confirme

François Hollande ne veut pas être élu, sinon pourquoi, quand on ne lui demande rien, aller attaquer le sacro-saint quotient familial? Parce qu'il n'a plus d'enfants à charge? Cela s'appelle se tirer une balle dans le pied. Il a dû prendre des leçons de Chirac en Corrèze.
Mes chances progressent.
A suivre...

lundi 9 janvier 2012

Presse muette

sur ma candidature. C'est normal : elle est muselée, c'est bien connu. Juste un entrefilet dans un quotidien régional. Patience, dans quelques semaines, mois années ou décennies, rira bien qui rira le dernier!

vendredi 6 janvier 2012

Pourquoi pas moi?

Mes chers compatriotes,
Non sans avoir hésité, j’ai décidé de me présenter à vos suffrages parce que je ne vois personne, parmi les candidats actuels, qui parle vrai. Depuis trente ans, nos gouvernants dépensent plus qu’ils ne recueillent, depuis trente ans, notre système de protection sociale accumule les déficits. Un jour ou l’autre, cela doit cesser. Pire : il faut payer le prix du passé. Quand j’observe ce que font les dirigeants de pays confrontés à des difficultés comparables, leurs décisions me semblent dérisoires, un sac de sable jeté pour colmater une brèche quand arrive le raz de marée inéluctable.
Je me présente parce que, à mon sens, le mieux à faire consiste à analyser la situation et affronter en face les périls. Je vous assure que, quelle que soit la personne qui dirigera la France dans les 5 ou 10 ans qui viennent, l’économie piétinera, le chômage s’étendra, la misère se fera plus présente. Je vous donne à tous rendez-vous en 2022 : il y a fort à parier que la France aura reculé par rapport aux nouveaux géants, qu’elle paiera de plus en plus cher son énergie, qu’il s’y trouvera de moins en moins d’usines, en un mot que notre revenu aura chuté.
Eh ! Bien, mes chers compatriotes, ce que je vous propose, c’est d’accepter ce déclin comme inévitable, mais d’en atténuer l’ampleur comme le coût, en particulier pour les plus vulnérables.
Pouvez-vous sérieusement croire ceux qui promettent de faire renaître notre industrie, comme Pierre Mauroy voulait rouvrir les puits de mine en 1981 ? Pensez-vous que la France peut à elle seule s’opposer aux visées impérialistes, aujourd’hui de la Chine, demain de l’Inde et du Brésil ? Imaginez-vous que l’Europe aura assez de sagesse pour unir ses efforts en vue de résister à une lame de fond qui détruit les états qui en font partie ?
Je vous propose une vision réaliste de la situation et des dispositions adaptées :
La première chose à faire, c’est de retrousser les manches et mettre tout le monde à la manœuvre, équipage et passagers. Nous devons tous agir pour aider au redressement de notre pays. Ce n’est pas en prônant un moindre effort que nous concurrencerons ceux qui, par des salaires misérables, sans protection sociale, travaillent soixante-dix heures par semaine, ne disposent pour ainsi dire pas de congés payés et meurent avant d’avoir atteint l’âge de la retraite.
Devons-nous imiter ces pays émergents ou inciter leurs ressortissants à des mœurs plus douces, plus proches des nôtres ? Je dirais : les deux à la fois. Appeler la population à réclamer l’abaissement de l’âge de la retraite, la diminution de la durée du travail et davantage de congés payés, c’est pour le moins irresponsable et peut-être même suicidaire. Nous devons travailler, faire en sorte que nos produits se vendent à l’étranger, donner le meilleur de nous-mêmes.
Mon propos vise à vous rendre plus optimiste : si les français pensent qu’ils peuvent s’en sortir, alors ils se mettront au travail et le pays reprendra le chemin de la réussite.
Ne nous leurrons pas : nous aurons à travailler dur pour payer nos dettes, mais c’est le prix à payer pour espérer un avenir meilleur.
Seule la gauche peut demander un effort au pays, puisqu’elle saura veiller à faire porter le poids à chacun de manière équitable. La politique que je mènerai, comme celle que conduira celui ou celle que vous élirez, sera douloureuse, c’est une politique d’austérité et on vous demandera plus qu’on ne pourra vous offrir.
Mais je vous promets que ces mesures impopulaires seront assorties d’une plus grande égalité, d’un plus grand souci des démunis, chômeurs, handicapés, femmes seules, sans abris et tous ceux que notre société a laissés sur le bord de la route.On ne peut demander au peuple un sacrifice que s’il est moins dur pour les petits.
Françaises, français, soyez-en sûrs, je vous aime et tiendrai compte des réalités de votre existence et de vos soucis. Je sais pouvoir compter sur votre soutien.

lundi 2 janvier 2012

théologie de base

en liaison avec ce que je lis en ce moment (pourquoi je ne suis pas chrétien, par Bertrand Russell) et dédié à ce vieux Blaise :

Croire en Dieu ou ne croire pas
Ce n'est qu'après notre trépas
Que nous saurons ce qu'il faut croire...

Ou bien, nous ne le saurons pas

dimanche 1 janvier 2012

de qui est-ce?

Réussissez: théorie. Prospérité suppose capacité. Gagnez à la loterie, vous voilà un habile homme. Qui triomphe est vénéré. Naissez coiffé, tout est là. Ayez de la chance, vous aurez le reste; soyez heureux, on vous croira grand... ... L'admiration contemporaine n'est guère que myopie. Dorure est or, Etre le premier venu, cela ne gâte rien, pourvu qu'on soit le parvenu. Le vulgaire est un vieux narcisse qui s'adore lui-même et qui applaudit le vulgaire.

Bon sang, qui a écrit ces lignes?
Mélanchon?
Guillon?
Karl Marx?
Ferry? (2 possibilités)

Eh! bien non, aucun de ceux-ci. pas davantage moi.

A propos, bonne année à celles et ceux qui ont le bon goût de fréquenter ce blog.