vendredi 16 décembre 2011

Les appréciations

j'ai enregistré des réactions de nature et d'humeur variées sur mon blog. Cela va de "tu m'emmerdes avec tes tartines, fous-moi la paix", à : "J'aime". Même si je crains que les laudateurs ne soient un peu de parti pris, je préfère les entendre. Et puis, il y a la foule des anonymes qui ne disent rien.
En réalité, je ne supporte que les compliments! Les critiques me mettent en rage. Le monde sera meilleur, j'en suis sûr, quand on aura le même sens de l'humour que moi, quand on m'aimera enfin pour ce que je suis.
Enfin, je remercie celles et ceux qui ont eu le courage de lire mes textes. Et tant pis pour ceux qui n'aiment pas, je continue!

Les gagneused d’y a une paie

Dégoise-moi dans quel bled paumé
Y a Lulu, la chouett’ ritaloche,
La grand’ Marcell’, la Marie-R’née
Qui ensembl’ se f’saient la valoche
Dans tous les boxons du faubourg
Et j’en ai connu des plus moches
Où ell’s sont, leurs p’tit’s gueul’s d’amour ?

Anna, où elle est, sournois’ mousmée,
Qu’avait coupé les roubinoches
Au grand Albert, sur les Chanzés ;
Il y t’nait plus qu’à un’ quint’ floche
C’est comm’ Frida, la rein’ des boches
Qu’a fait fic’ler Roro le sourd
A la flotte, et c’est dans la poche !
Où ell’s sont, leurs p’tit’s gueul’s d’amour ?

Lili, sous-maîtress’ baraquée
Qui braillait double et triple croche
Berthe au grand pied, Bébé, José,
Arabell’ la meilleur’ fastoche
Jeanne-le- berlingue, un vrai gavroche
Qu’avait l’feu au cul tous les jours
Qui c’est qui s’les est mis à gauche ?
Où ell’s sont, leurs p’tit’s gueul’s d’amour ?

Eh ! Mac, arrête un peu, pauv’ cloche !
Tu vas pas les chercher toujours ?
T’as l’cerveau qui part en brioche !
Où ell’s sont, leurs p’tit’s gueul’s d’amour ?

jeudi 15 décembre 2011

Ce soir on clamse

On aura des pieux qui cogn’ront pas triste
Des sacrés puciers comm’ pour des macchab’s
Et dans la carrée des p’tits myosotis
Que nous a r’filé notr’ voisin arabe

Ils f’ront sans arr t l’dernier tour de piste
Nos battants, brillants qu’c’en est pas croyab
Et ça s’verra d’loin, tu peux m’croir’ l’artiste
M me si ma jugeote, ell’march’ ciomme un crabe

Avun savoir, t’en verras de violentes
Les trent’s six chandell’s, compt’ bien : six et trente
On chial’ra tous deux en s’serrant la pogne.

Et des pig’s apr s, l’emplumé viendra
Salut les copains, tirez-vous, charognes –
Pleins feux sur ces mecs qui taill’nt le bout d’gras.

Encore une devinette : qui se cache derrière l'auteur?

lundi 12 décembre 2011

overbedose

Guy Bedos, je le trouvais utile et agréable, voici cinquante ans. Il a duré, puis a fini par ressasser les mêmes rengaines : on sait d'avance ce qu'il va dire, on s'attend à ses provocations. L'usure du temps, sans doute. Mais quand on voit le fils, puis la fille, qui veulent récupérer sa notoriété et le vieil anar se faire protecteur, celui qui attaquait les privilèges et les passe-droits, se comporter aussi mal que ceux qu'il fustigeait, c'en est trop. Certes, il doit être difficile de porter le nom d'une gloire mineure mais très marquée, mais je réserve ma compassion pour des gens plus méritants. Le fils Gainsbourg, il pouvait se faire poinçonneur aux Lilas, par exemple. Le point rassurant, c'est qu'on n'est pas obligé de subir ces rejetons un peu dénués de talent. A quand le fils Montand?

Elle fait que pleurnicher, exercice d'atelier d'écriture

Tu sais, hier, il s’est passé un drôle de truc à l’école. La maîtresse, elle était pas encore dans la classe, alors forcément, on faisait du ramdam. Pierrot est arrivé sans bruit derrière Sylvie et lui a chouré son quatre heures. Sylvie, d’abord, elle s’en est pas aperçue. Mais elle a vu Pierrot repartir à sa place. Il avait un drôle d’air : on aurait dit qu’il s’amusait, et en même temps, il aurait aimé ne pas se faire prendre.
Sylvie a pleuré. Tu sais, quand elle pleure, Sylvie, toute l’école le sait. La maîtresse, elle était pas loin et elle est entrée. Elle a demandé pourquoi on faisait tout ce boucan. Mais c’était juste Sylvie qui criait après Pierrot pour qu’il lui rende ses chocos.
La maîtresse, elle a voulu qu’on lui raconte tout. C’est Lucien, comme toujours, qui lui a dit ce qui s’était passé. Il faut toujours qu’il fayote, celui-là. La maîtresse a récupéré les gâteaux. Elle a dit à Pierrot qu’il devait rester debout devant le tableau pendant toute l’heure. Il a dit : « M’en fiche ! » mais elle l’a laissé tranquille. Mais moi, je sais bien qu’elle avait enntendu.

incroyable

d'après les statistiques de mon blog, on me lit aux Etats-Unis, ce qui ne me surprend pas trop, mais aussi en Russie. Des nostalgiques de Staline, probable

Otto von Bismark

un de nos politiciens, parmi les moins inspirés et coup sûr les moins cultivés a comparé Madame Merkel au célèbre chancelier. Il est probable qu’il s’est dit que les électeurs français sont au moins aussi ignorants de l’histoire que lui et que le seul nom de ce grand politicien réveillerait chez nous les ressentiments de revanche qui ont régné en France entre 1871 et 1914, ce qui ne nous rajeunit pas. Moi, à la place de Merkel, je serais plutôt fière. Bismark était issu d‘une famille de vieille noblesse prussienne et on aurait pu s’attendre qu’il m ne une politique résolument conservatrice, peut-être même passéiste. Or si l’une de ses grandes oeuvres a certes été l’unité allemande autour de la Prusse, il a ouvert en politique intérieure une voie toute nouvelle. Par la mise en place du premier système de sécurité sociale en Europe, par des mesures visant affaiblir le pouvoir des églises (le fameux Kulturkampf), il a doté l’Allemagne d’un arsenal d’un modernisme étonnant. En politique étrangère, il a commencé par attaquer l’Autriche, ce que nous autres, français, lui pardonnons bien volontiers. Nous lui reprochons de s’en être pris à nous, mais il faut reconnaître que le second Empire finissant n’était guère en mesure d’opposer à une nation en gestation une opposition solide. Lui ferons-nous le reproche, comme aujourd’hui à Angela Merkel, de défendre les intérêts de son peuple?
Les comparaisons ont leurs limites, celle-là ne va pas très loin, et de plus, là -bas, elle ressemble un compliment. Savoir si cela rapporte des voix ici? Cela me semble surtout stupide. La référence à Munich ne vaut pas beaucoup mieux. Nos hommes politiques feraient mieux de créer, au lieu de chercher des répétitions de l’histoire. On peut certes reprocher à notre président d’avoir tout lâché aux allemands, mais le moyen de faire autrement?

La choucarde ritale (merci, Dédé)

Ah! Chialez, mes poteaux, mes loulout's adorées,
Les pot's au grand Dédé, oui, mes poteaux chialez.
Elle est clamsée, Mimi, la choucarde ritale
Al avait pris un zinc pour aller à Cancale,
Là, jambes en l'air, Johnny, les transistors, pardon!
C'est chouette d'aller retrouver Julot les gros bradons.
Ses d'ssous affiolants au fond de la sansonite
planqués jusqu'à la noïe, faut pas aller trop vite,
Et puis aussi ses diams, ses colliers en pur jonc
Avec un gros flacon d' "fleur de rêve", d'chez Bourgeon.
Partie pour licebroquer au fond de l'appareil,
Soudain y a un trou d'air et rien n'est plus pareil.
Salut, mec! Merde alors, Et l'hôtesse à l'autr' bout!
Eh! ça va pas, ma grosse, faut que je me remette debout.
Alors, elle se trompe de porte et whouf! la v'là en l'air!
Positiv'ment, ell' flott', Mimi le beau derrière ;
Al s'est r'çue dans l'purin d'un fermier d'la Ferté
C'était pas beau à voir quand c'est qu'on l'a r'trouvée :
Sortie d'là, elle avait plus un seul poil de sec.
Tout's les morues d'Paris sont v'nues à ses obsèques;
Ensemble, au Père Lachaise, ell's l'ont rapatriée
On a creusé un trou et on l'y a fourrée.
Ell's braillaient en faisant un raffut du tonnerre,
On les entendait dans tous les coins du cim'tière,
L'rimmel coulait à flots, et tout's ell's s'donnaient l'bras :
"Quand mêm', c'qu'on est peu d'choses, on est dans d'jolis draps !
Ma pauvr' Mimi, t'iras pas voir Jules en vacances,
Tes culott's en dentell', tu peux t'les mettre où j'pense,
Tes bagous's et ton jonc, on va s'les partager,
Malgré tous tes "sent-bon", pour toi, y a plus d'miché. "

Un cadeau à la première ou au premier qui me donne l'auteur de la pièce d'origine à :
disvague@yahoo.fr

dimanche 11 décembre 2011

Thanksgiving, la suite
















erreur, ce message était destiné au blog France-Etats-Unis Touraine, mais puisque je figure sur une photo, je le laisse.








Merci à Colette Leroux de nous avoir envoyé ces photos

L'Amérique

Elle m'emmerde, maman. Une fois de plus, c'est elle qui a raison. Je dois me rendre en Amérique bientôt pour la première fois sans mes parents et il me faut un passeport. Alors, elle m'a emmené chez le coiffeur, pour que je n'aie pas l'air d'un fou, qu'elle dit, puis elle m'a recoiffé avec soin en arrivant à la gare.
- Comme ça, tu es bien plus beau, ne cessait-elle de me dire
Mais elle ne s'en rendait pas compte: elle hurlait. Les gens se retournaient sur nous, et ils ne paraissaient pas tous approuver son jugement. Je suis sûr que les jeunes m'auraient trouvé plus séduisant avec mes cheveux dans le cou. Mais pourquoi faut-il qu'elle tienne tant à mettre au courant la terre entière des détails insignifiants de mon existence, avec une préférence pour tout ce qui me ridiculise?
J'en voyais parmi les passants qui me jetaient des regards de connivence remplis de commisération, mais pour la plupart, ils semblaient penser:
- C'est bien fait pour ce petit con, si sa maman le gronde en public. Elle devrait même lui donner la fessée.
Alors, maman m'a traîné jusqu'à la cabine pour la photo. Parce que le préfet, qu'elle dit, il peut pas accepter ma vieille photo, celle d'il y a trois ans. Paraît que j'ai changé. D'où la séance merlan, le coup de peigne au dernier moment, la cravate et le pantalon de flanelle au pli impeccable.
- Pour des photos d'identité?
- C'est comme le sourire au téléphone: ça se voit, sur les photos, quand tu es bien habillé. Si tu portes un blue jeans et des baskets, tu auras une tête de banlieusard, pas d'erreur.
Et moi, je pensais: et elle, alors, avec ses grosses jambes, son gros ventre, ses grosses fesses, il ressemble à quoi, son visage?

Elle m'a traîné pour ainsi dire jusqu'au siège, qu'elle a remonté jusqu'à ce que mes yeux se trouvent en face des traits. Ca, j'aimais bien, j'ai fait tourner le tabouret à toute vitesse, si haut qu'il a fini par se dévisser complètement. Même que maman, elle n'arrivait pas à le remettre. J'étais plutôt content; je me disais qu'on allait échapper à ces foutues photos. Mais pas de bol, un monsieur de la SNCF est arrivé avec sa petite clé pour ouvrir les placards des trains.
Maman lui a dit très fort, que tout le monde en profite:
- Pardon, monsieur, mon petit garçon a démonté le siège. Vous pourriez pas m'aider à le revisser un peu?
Le monsieur m'a regardé de ses grands yeux verts. Il avait l'air gentil; il a hésité, puis a dû penser comme moi qu'on ne peut pas dire "non" à maman. Il a replacé la soucoupe sur sa tige. Je me suis assis dessus. Maman a mis des pièces dans un trou et après avoir vérifié que j'étais comme elle le veut, elle a appuyé sur un bouton. Flchac! Flchac! Flchac! Flchac! A chaque fois, je clignais des yeux, ébloui. A chaque fois, maman me rappelait:
- Tu regardes bien le point brillant, dans la vitre, hein?
Alors, une phrase a défilé sous mes yeux: dans cinq minutes, vos photos seront à votre disposition à l'extérieur de la cabine. Je serais bien resté à attendre, protégé de maman par le rideau, mais il y avait une fille qui mâchait du chewing gum qui m'a dit:
- Alors, tu attends la pluie?
Et je l'ai rejointe dans la salle des pas perdus, enfin, j'ai rejoint maman, pas la fille. Pour se faire pardonner, elle m'a emmené à la terrasse d'un bar et m'a même permis de prendre un coca avec une paille. Elle avait hâte de voir le résultat.
Mais quand on est revenus, on n'a trouvé qu'un papier blanc, complètement blanc. Et la machine clignotait: momentanément hors d'usage. Moi, j'étais bien content: tout le temps, quand j'étais assis derrière le rideau, j'avais pas arrêté de prier saint Photomaton. Il m'avait entendu et exaucé.
C'est chouette: maman va devoir reprendre mes vieilles photos d'il y a trois ans, celles où j'ai mon doudou dans les bras. Ou bien j'irai pas en Amérique, et je préfère, parce qu'il paraît qu'il n'y a presque plus de bisons et que les indiens, ils sont tous bourrés.

samedi 10 décembre 2011

Jeanne Merkel

qui c'est qui a bouté les anglais hors d'Europe? Il était temps de rester entre gens convaincus du bien fondé de la construction européenne. A France-Etats-Unis, récemment, Trevor Harris nous expliquait que l'Angleterre, après la deuxième guerre mondiale, a délibérément choisi la place de second derrière les Etats-Unis, tandis que le continent a tenté de se diriger vers une fédération pour former un ensemble capable de balancer les Etats-Unis. L'entrée de la Grande Bretagne dans l'Union a sonné le glas de cet espoir. Clairement, les anglais ont saboté la construction européenne. Il était temps de les mettre dehors. Merci, Angela!

vendredi 9 décembre 2011

grand clair

J'ai écrit "il ne fallait pas être grand clair"... Sans doute avais-je les idées obscurcies, mais par quoi, donc?

L’Euro, c’était chouette !

Lorsque quinze pays européens décidèrent, voici douze ans, de créer une monnaie commune appelée Euro, bien des citoyens, dont moi, ont cru de bonne foi que la construction d’une grande fédération, dont la taille permettait d’espérer qu’elle rivaliserait avec d’autres continents, progressait. Il n’était pourtant pas besoin d’être grand clerc pour remarquer quelques anomalies : l’acceptation de pays dans cette zone qui n’avaient pas atteint le niveau de développement des autres. Mais compte tenu de la taille restreinte de ces états, on pouvait penser qu’ils seraient absorbés, que les plus riches les aideraient à combler leur retard. L’intégration de l’Est par l’Allemagne de Bonn en était un exemple bien plus spectaculaire. Sur ce point, la question était de savoir s’il existait une volonté politique assez forte pour emporter ces régions dans le maelstrom de notre prospérité. Apparemment, ce n’a pas été le cas, et la faute en revient à ces pays eux-mêmes qui, au lieu d’appliquer des politiques courageuses ont préféré mentir aux autres et se mentir à eux.
Mais ceci n’aurait pas un caractère de gravité dramatique s’il n’y avait l’autre faute. Car en liant les monnaies de manière indissoluble, nous n’avons pas voulu voir qu’une telle fusion devait entraîner une harmonie des politiques budgétaires des états. Il s’agissait là d’une réelle perte d’autonomie, et la structure des institutions ne facilitait pas cet abandon de souveraineté : pouvait-on envisager sérieusement que les fonctionnaires de Bruxelles allaient dire aux états souverains combien ils devaient dépenser pour la santé publique, l’éducation ou la défense ? Il était dès le début évident que pas un pays n’était prêt à ce sacrifice, qui semble à un esprit doté de bon sens incontournable, si on voulait que la monnaie ait une chance de survie à terme. Comment peut-on croire que dans une même zone monétaire, pouvaient cohabiter des pays à inflation forte et d’autres plus vertueux ? Des pays qui veillent à leurs dépenses et ceux dont les gouvernants agissent sans se soucier du lendemain ? Lorsque la décision a été prise d’abandonner les monnaies nationales, les optimistes pouvaient se dire que, par la force des choses, les rapprochements se produiraient. Il est vrai que des tentatives ont été constatées, mais survienne une crise, chacun se replie sur ses intérêts et l’union de façade éclate.
Sous la pression des événements, et devant la menace d’explosion à laquelle l’Europe est confrontée depuis quelques mois, les gouvernants essaient bien de mettre en place des dispositifs de régulation, comme la prétendue règle d’or. Cela semble bien tardif, et ceux qui en parlent pensent probablement que leur discours les dispense d’appliquer leurs propres conseils.
Donc, l’Euro peut se déliter dans les mois qui viennent, le temps de recréer une organisation nationale, d’imprimer les billets, de tirer les leçons de l’échec. On voit bien qu’une telle hypothèse signifie un recul majeur dans la construction de l’Europe, ce qui n’est en soi pas dramatique. Le plus inquiétant, c’est que nul ne peut prédire comment chaque pays réagirait, ce que deviendra dans ce cas le commerce inter-Europe, Comment les industries pourront continuer à acheter leurs matières premières et leurs composants avec autant de facilité qu’aujourd’hui. La perspective d’un retour aux monnaies nationales, probabilité non négligeable, ouvre la voie à un avenir inconnu, qu’on suppose porteur de nombreux maux, l’inflation, le chômage, la dépendance, en un mot la pauvreté. Vaut-il mieux connaître une prospérité relative en n’étant plus trop maîtres de nos politiques ou vivre orgueilleusement seuls, libres, mais dans la misère ? Le citoyen, en mai prochain, décidera, mais sans doute sans en avoir conscience.
Car les options, en espérant qu’il nous en reste, sont celles-là : Une austérité de droite, c'est-à-dire soumise au marché ou une austérité de gauche où l’Etat intervient davantage dans le choix des victimes. L’autre terme de l’alternative, c’est l’aventure. Reste à espérer que Hollande saura se montrer assez homme d’Etat pour oublier, aussitôt élu, ses promesses électorales pour prendre des décisions douloureuses, certes, mais espérons-le salvatrices, et faisant porter le coût sur les nantis. On objectera que dans ce cas, les grandes fortunes quitteront le pays. Ouais… Reste à savoir quelle est l’impact économique réel de ces évasions fiscales anti-françaises. Il est douteux qu’il soit très sensible. Selon toute vraisemblance, il s’agit là d’une manœuvre médiatique visant à influencer les décisionnaires. Par exemple, lorsqu’on prétend que refuser aux Grands médecins des avantages considérables avec l’argent de tous, on cède à leurs arguments selon lesquels ils s’installeront à l’étranger. Or il est assez clair que seuls quelques individus en auront le courage. Les arguments des plus favorisés ne doivent pas être pris en compte sans esprit critique.
François Hollande, de la rigueur de gauche, s’il vous plaît !

jeudi 8 décembre 2011

Lorsque

Lorsque nous cesserons d'écouter les bourreaux pour entendre les cris de douleur des victimes,
Lorsque la société, la justice et la police protégeront le citoyen intègre sans s'apitoyer sur ceux qui n'ont rien à faire de notre souffrance,
Lorsque nous parviendrons à prévenir le crime en mettant sous surveillance celles et ceux qui menacent notre sécurité,
Lorsque nous en reviendrons à faire payer aux délinquants le juste prix de leurs forfaits,
Lorsque nous fermerons nos oreilles et construirons des murailles assez élevées pour nous protéger des envieux,
Lorsqu'enfin, nous resterons entre nous dans un monde parfait,
Lorsque nous accepterons de nous comporter comme ceux que nous dénonçons,
Alors, le monde sera revenu à sa pureté d'origine et nous en serons les maîtres.
Avec tout mon amour
Armel

mercredi 7 décembre 2011

droits d'auteur

une amie, une vraie, m'a dit que je risquais en mettant des textes sur un blog qu'on me les vole, et de ce fait je ne pourrai même plus les utiliser moi-même. Mais outre le fait qu'ils ont été publiés sur mon blog, ce qui me procure l'antériorité sur un voleur éventuel, je dois dire que je serais drôlement flatté qu'on veuille s'approprier ce que j'écris.

Je n'écris pas pour moi seul. Il me plaît que cela plaise, même si c'est à des gens mal intentionnés. Mon orgueil l'emporte sur mon amour de l'argent.

Et puis, de l'argent, je n'en ai jamais fait avec mes écrits.

Bref, je considère qu'ils ne m'appartiennent plus, mais c'est vrai qu'il me déplairait qu'un autre se pare de mes plumes

Elle était née princesse

Elle était née princesse
Tout en elle le disait bien haut: le teint, le port de tête, les attaches, le regard fier et surtout la beauté.

Elle était née princesse
Le monde entier, à son berceau, s'était extasié, même les fées. On parait son corps des tissus les plus fins et ses pieds de légers escarpins.

Elle était née princesse
L'univers tournait autour d'elle et pourtant elle n'appartenait pas à ce monde. Fragile et à l'abri de ses hautes tours, elle ne connaissait que le bien et le beau.

Elle était née princesse
Autour d'elle, on savait que viendrait un jour un jeune homme de même rang dont la vue et le discours l'enivreraient; il l'emmènerait doucement vers un autre château.
Elle était née princesse

Tenue à l'écart des soucis quotidiens, on lui cachait la mort d'un chien et les soirs d'orage, on l'emmenait au cœur du donjon.

Elle était née princesse
Dans ce sanctuaire, où un feu aux immenses flammes brûlait, elle ne voyait plus les éclairs ni n'entendait gronder le ciel. Elle oubliait ses premières frayeurs.

Elle était née princesse
On racontait en outre que le roi son père, bien introduit auprès des puissances célestes, savait éloigner d'elle les colères du temps.

Elle était née princesse
Et de même, il tenait au loin le chagrin, la maladie et la mort. Tout n'était que joie et rires, la vie n'était que fête, lui répétait-on; et elle n'en doutait pas.

Elle était née princesse
C'était trop, voyez-vous, cette chance, trop injuste. Malgré un naturel aimable, elle devint sujette à des caprices.

Elle était née princesse
Elle demandait au palefrenier de se transformer en dromadaire, elle voulait des fraises des bois en janvier, elle exigeait que chacun, dans son entourage, n'exprime que la joie.

Elle était née princesse
Vint le prince attendu. Il portait sur lui l'assurance du bonheur à venir, le regard droit, parlant peu, buvant moins, un beau parti vraiment.

Elle était née princesse
Pour un beau mariage, ce fut un beau mariage. Evèque et cathédrale, organdi et petits-fours, vieilles tantes et robe blanche avec voile de dentelle.

Elle était née princesse
Malgré l'exigence qu'elle manifestait en toute chose, elle vécut cette journée sans adresser le plus petit reproche à quiconque.

Elle était née princesse
Ce qui allait changer, et elle le redoutait bien un petit peu, tenait à la présence auprès d'elle d'un admirateur de plus, un nouveau courtisan.

Elle était née princesse
Las! Sous le prince charmant se cachait un escroc. Dès le soir des noces, il retrouva sa vraie nature et redevint crapaud.

Elle était née princesse
Et de ce jour, commença pour elle une interminable descente aux enfers. Elle connut l'homme, l'enfantement, la vaisselle.

Elle était née princesse
Exprimait-elle un désir, il la regardait, narquois: si tu veux un nouveau bijou, va donc gagner de quoi te l'offrir. Un goujat, un homme;

Elle était née princesse
Elle vendit un à un les diamants de son diadème. Le bijoutier n'en voulut pas; le brocanteur lui en donna moins de trois euros.

Elle était née princesse
Pourtant, au fond de son coeur, l'espoir luisait toujours, l'espoir de retrouver le paradis perdu, la bienveillance, les regards admiratifs, la félicité, la paix.

Elle était née princesse
Lorsqu'elle rêvait, endormie ou pas, elle retrouvait les émois de son enfance. Son cœur tressaillait à nouveau. Tout redevenait possible.

Elle était née princesse
Mais à présent, elle était la seule à le savoir.

mardi 6 décembre 2011

Autorités

- Beurk, s’écrie Tipo, qui vient de s’asseoir dans la cuisine où sa grand-mère a rempli son assiette d’un brouet de couleur peu appétissante. Mammy, j’ai pas faim, ce soir !
- Mais si, mon petit, je viens de te préparer une bonne soupe aux lentilles, répond la vieille dame sans s’émouvoir.
- Les lentilles, moi, j’aime juste les faire pousser dans de l’ouate. Ca sent pas bon, ta soupe !
- Ca alors ! Dis, Papy, tu en penses quoi, toi : elle sent bon, ma soupe, non ?
Le bonhomme lisait le journal dans le salon ; il a cependant entendu sa femme, par la porte restée ouverte. Il intervient sans trop y croire :
- C’est toujours bon, ce qu’elle fait, ta mammy.
- Ben non, ce soir, c’est beurk ! Pis c’est trop chaud, en plus.
Elle suggère :
- Je vais mettre du lait froid dedans..
Elle joint le geste à la parole, puis remplit une cuiller et l’approche de la bouche de Tipo
- Brrr, Brrr, Frrt, fait l’enfant qui par son souffle envoie le contenu sur la table et sur le chemisier de sa grand-mère.
- Tu vas le manger, gronde-t-elle. Sans ça, tu resteras toujours un bébé.
- D’abord, quan,d je prends du potage, après, je fais pipi au lit.
- Pas si tu prends tes précautions avant de dormir. Moi qui viens de dire à maman au téléphone que tu es toujours sage ! Elle hausse le ton : N’est-ce pas, Lucien, que je lui ai dit, à Elodie, que Tipo ne fait pas de bêtises ?
- Oui, oui, acquiesce-t-il sans lever les yeux.
Tipo descend de sa chaise. Sa grand-mère lui saisit le bras et le tient fermement.
- Oh ! Ca ne va pas se passer comme ça ! Tu ne veux pas dîner ? Nous ne t’emmènerons pas chez Mickey la semaine prochaine !
- C’est pas juste ! Personne ne m’aime !
Tipo pleure. Les larmes coulent dans son assiette.
- Maman ! Je veux voir Maman !
- Ecoute, Tipo, si tu en manges la moitié, je donnerai le reste à Sacapus !
- Une cuiller, et c’est tout.
Excédé par le bruit, le grand père se lève et entre dans la cuisine.
- C’est pas bientôt fini, ce vacarme ?
Tipo lève les yeux, comme pour voir s’il est vraiment en colère ou s’il fait semblant.
- Alors, deux cuillers, pas plus concède-t-il, parce qu’avec Papy, on ne sait jamais.
- C’est la dernière, tente la grand-mère qui veut avoir le dernier mot.
- Mais tu vois bien qu’il n’aime pas ça, le pauvre petit ! Dit Lucien. Il s’adresse à son petit-fils : Donne-moi ça, je n’en ai pas pour longtemps.
- C’est trop fort ! commente la vieille dame furieuse. Tu vas t’occuper de lui, maintenant, toi qui es si malin.

Poésie zizi

C’est la fin du poème. Et son début, c’était quoi, donc ?
On avait commencé par descendre une caisse de champ’,
On avait cherché des idées dans le fond de nos verres,
On avait gardé le veilleur de nuit en otage,
On cherchait à s’amuser, juste à s’amuser, monsieur l’agent,
On croyait qu’il supporterait mieux de passer la nuit ficelé comme un saucisson,
On voulait sortir de la cave au petit jour, sans se faire remarquer,
On avait compté sans votre ronde, monsieur l’agent !
Comment feindre la démarche nonchalante du promeneur innocent ?

Epitaphe d’Armel Bazin

Tu passes, toi. Moi, je demeure
Puisqu’il a fallu que je meure
J’aimais le vin, les fleurs, les femmes
Que Dieu ait pitié de mon âme !

lundi 5 décembre 2011

Artichaut et Julie Flèche d’Argent

Ses amis l’avaient surnommé « l’Artichaut à cause de son cœur. Il venait de se prendre un râteau de chez Râteau. Il se rendit au Fitness center le plus proche et aperçut Julie Flèche d’Argent qui portait une pochette sur laquelle était écrit « Hermès » et deux sacs bleu, blanc, rouge de chez TATI.
- Salut, Julie, s’exclama-t-il, tout émoustillé.
C’est qu’elle avait de quoi attirer le regard et retenir les garçons, la coquine.
- J’ai passé l’après-midi à parcourir les magasins et maintenant, je vais faire du home-trainer, mais pas trop longtemps.
- C’est à la gym que tu as acquis cette silhouette de rêve ?
Elle le regarda, interloquée. Elle se serait bien laissée aller à batifoler avec lui, mais il ne lui restait qu’une heure pour prendre la petite Sidonie à son cours de saxophone, et puis elle avait deux coups de fil à passer. Non, tiens, trois même : ça fait bien six heures que je n’ai pas appelé Maman.
- Tu me plais vraiment, sais-tu ? Et puis, ton parfum…
- Oui, je voulais Shalimar, mais ils n’en avaient plus. Ils m’ont proposé d’attendre deux ou trois jours, mais j’ai préféré acheter Chamade à la place.
- Tu veux que je te dépose ?
- C’est gentil, ça. Tu vas me faire gagner dix minutes.
Et en sortant de la salle de gym, ils rejoignirent la Clio d’Artichaut. Ce dernier démarra, mais au premier feu, sa main se posa sur la cuisse de Julie.
- Ah ! Non, je n’ai pas le temps, se plaignit-elle
- Mais tu n’as jamais le temps pour moi.
- Ne sois pas parano. Tu n’y es pour rien. Je n’ai pas le temps, point barre.
- Le feu passa au vert. Il redémarra, ruminant sa déception.
- - Arrête-toi un instant, lui demanda-t-elle alors qu’ils passaient devant un bijoutier. J’en ai pour vingt secondes.
Il eut envie de refuser, mais, comme elle se penchait sur lui et lui offrait une perspective vertigineuse, il céda.
- Juste une minute, c’est promis ? Demanda-t-il, même si, d’expérience, il savait qu’une minute de bijoutier et un quart d’heure de coiffeur, ça peut durer. Il dut d’ailleurs négocier pied à pied avec la contractuelle. Il tombait un crachin malsain et glacial tant et si bien que l’humeur de la préposée s’en ressentait. Il n’avait pas eu le temps de déclarer sa flamme à Julie, aussi adressa-t-il à la contractuelle l’avalanche de compliments qui ne lui étaient pas initialement destinés. Miracle : elle sourit, s’adoucit et consentit à ne pas verbaliser.
D’ailleurs, Julie revenait. Artichaut avait encore des restes de déclarations enflammées et parvint à glisser quelques phrases empreintes de sentiments exaltés au milieu du discours de la demoiselle. Cela donnait :
- Alors, je lui ai dit : Mon collier, vous l’avez renfilé ?
- Julie, tes courbes, j’en rêve même le jour.
- Tu sais ce qu’il m’a répondu ?
- J’aime ta bouche aux lèvres vermeilles…
- Vous me l’avez donné hier et je n’ai pas eu le temps.
- Promets-moi de passez me voir ce soir.
- Je n’allais pas me laisser abattre. Et ma bague ? Je lui ai fait.
- Je glisse la clé dans ton sac.
Elle se rendit compte tout à coup qu’il brûlait de passion pour elle.
- Ecoute, lui dit-elle, j’ai cinq minutes. Si tu veux, là, tout de suite…

L’amoureux transi

John Cocker porte avec fierté une toison abondante, brune et bouclée. Il vient de célébrer avec ses amis son dix-huitième anniversaire. Quelle fête ! Ses parents, non sans délicatesse, avaient déserté le domicile pour laisser le champ libre à la horde de garçons et de filles, des copains et des copines, et puis aussi des amis d’amis. Pour un peu, ils auraient passé une annonce dans le journal ou bien, comme dans l’Evangile, ils auraient recueilli dans la rue les sans-abris et les mendiants. Ils sont tous si joyeux de se retrouver pour danser, chanter, boire et s’amuser. La douceur printanière les a incités à ouvrir les fenêtres. C’est ainsi que, de la rue, on entend leur vacarme.
Son ami Sysiphe est venu avec l’élue de son cœur, Mary, mais cette dernière lui a dit au moment de partir :
- Il faut qu’on prenne Jennifer. Son copain James s’est absenté pour trois mois et elle a du mal à supporter la solitude.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Ils arrivent à trois chez John. Ce dernier les salue sur le pas de la porte sans leur porter une attention particulière. La soirée avance sans qu’on s’en rende compte, on tamise un peu les lumières, le rythme de la musique se fait plus lent, les voix aussi baissent d’un ton. Chacun tâche à trouver sa chacune.
C’est alors que John remarque Jennifer. Elle le regarde également. C’est bien normal, ils se retrouvent tous deux sans partenaire devant la table où un semblant de buffet a été dressé. Il s’arrête un instant, doutant de ses sens. C’est la plus belle fille de tout le groupe, peut-être même la plus belle qu’il ait jamais vue.
- Tu danses avec moi ? Hasarde-t-il.
- Oui, répond-elle d’une petite voix timide. Il a trop de chance. Il voudrait ne pas rougir, ne pas transpirer, faire disparaître le bouton qui gâte son menton. Il aimerait prendre l’air avantageux et décidé de Cary Grant. Au lieu de ça, il balbutie :
- Tu viens de loin ?
C’est original, ça, se dit-il. J’aurais tout aussi bien pu lui demander si elle habite chez ses parents. Mais John, ce doit être son jour de chance. Au lieu de lui retourner une réplique cinglante, au lieu de le planter au milieu du salon comme il le redoute, voilà qu’elle lui propose, toute effrayée de son audace :
- Pas très, on pourrait se revoir.
Le cœur de John frappe des coups dans sa poitrine. On dirait qu’il cherche à sortir. John sent le sang affluer à ses oreilles, et ailleurs aussi. Il la tient bien serrée contre lui. S’il osait, il lui murmurerait des mots d’amour. Mais voilà : il n’en a guère l’habitude. Sa première expérience avec une femme ne date pas tellement et c’était avec une amie de sa mère qui prenait toutes les initiatives et n’a pas du tout joué sur le registre du sentiment. Cette fois, il le sent, Jennifer attend de lui des phrases bouleversantes, des promesses, des demandes. Le voilà bien malheureux, avec le désir si violent qu’il a d’elle et, en même temps, l’intuition qu’il ne faut rien brusquer. Il sent plus qu’il ne sait que l’heure est au badinage. Une voix intérieure lui hurle : léger, sois léger. Il approche pourtant le point culminant du bonheur, mais il n’en a nulle conscience.
Une chance : à part Jennifer, personne ne fait attention à lui. Chacun se concentre sur ses propres amours. Il bredouille :
- Tu aimes les Beatles ?
Parce que le Teppaz joue Yesterday. Il n’a rien trouvé de plus malin que tenter une complicité, une similitude de goûts. Il se fait tout un cinéma : s’il parvient à trouver un musicien qu’ils aiment tous les deux, il pourrait lui suggérer d’aller l’écouter ensemble, et alors, Dieu sait ce qui pourrait arriver…
Elle tourne vers lui un regard encourageant. Bon Dieu ! Il n’avait pas prêté attention à ses yeux en amande dont le vert font penser à l’océan, un appel du large, l’aventure. Mais elle ne répond pas à sa question. Au lieu de ça, elle lui demande à son tour :
- Tu chantes, toi ?
A cet instant, il donnerait sa fortune et sa chemise pour avoir persévéré, quand il fréquentait la chorale du lycée. Il chantonne bien le matin, en se débarbouillant, mais ça, ça ne compte pas. Tout le monde en fait autant, ou alors on sifflote. Il s’en sort par une pirouette :
- Et toi ?
Elle le regarde, touchée qu’il s’intéresse à elle. Il exulte : sans le vouloir, sans appliquer une tactique de séduction éprouvée, il a marqué un point. Cette leçon, il s’en souviendra toute sa vie : si on veut qu’une fille vous remarque, le mieux à faire est de lui parler d’elle. Il est trop jeune encore pour savoir que c’est là un des ressorts de base de l’être humain, quel que soit son genre.
La musique s’est arrêtée. John garde la main de Jennifer dans la sienne et l’emmène s’asseoir. Coup de bol : le canapé est libre. Il va lui chercher un verre, s’empresse. C’est alors qu’elle lui assène :
- Je vais te faire rencontrer mon fiancé. Je suis sûre que vous vous entendrez très bien.

dimanche 4 décembre 2011

rimes et raisons

Pourquoi ce blog?
Pour y faire figurer mes textes, ceux que je ponds dans les ateliers que je fréquente.
Avec l'espoir que cela amusera certaines et dertains de celles et ceux qui me connaissent, sans compter les 6.999.923 autres

Armel

L'année

L’année
Printemps :
Beauté
J’étais
Content.

Eté,
Beau temps,
J’entends
Chanter

L’automne,
Il tonne,
Il grêle.

L’hiver
Sévère,
On gèle.

Armel, Reugny, le 4 décembre 2011