lundi 30 janvier 2012

en ses mauvais jours,

Giscard n'aurait pas fait pire que Sarko hier. Larmoyant, plein d'émotions dont l'électeur n'a rien à faire, balayant presque tout ce qu'il disait croire naguère.
le vieil Homère l'a dit : les dieux rendent fous ceux qu'ils veulent perdre.

mercredi 25 janvier 2012

Parfois

je me dis que je suis bien prétentieux de croire que mes textes plaisent à mes lecteurs. Avec une curiosité teintée d'espoir, je jette un oeil aux statistiques du présent blog. Je connais donc des moments de doute. Et puis, comme Jésus au jardin des Oliviers, je repars. Parfois, mes lecteurs bienveillants m'envoient des messages. J'ai bien compté : il y en a eu quatre depuis que j'ai commencé. Me dira-t-on que c'est peu, je réponds fièrement qu'il aurait pu n'en pas y avoir, ou n'y en pas avoir, je ne sais plus.
Depuis quelques jours, je partage mon existence avec les francs, les wisigoth, les romains. Bientôt, on passera aux mérovingiens. Pour répondre à Côme, oui, je prêterai volontiers les admirables ouvrages sur l'histoire de France. On a beau dire, ça dépayse un peu.

mardi 24 janvier 2012

Une vie rêvée

- Le réveil! Arrête le réveil!
Dans mon rêve, je venais d’accéder la papauté. Ce cri, au coeur du Vatican, résonne de manière incongrue. D’un coup d’oeil aussi circulaire qu’inquiet, je regarde, effaré, l’assemblée des cardinaux qui m’entourent. Je leur dois mon élection.
- Tu vas l’arrêter, cette saleté de réveil!
J’ouvre un oeil. S’évanouissent alors le plafond de la chapelle Sixtine, les prélats, l’odeur de sueur et d’encens mêlés, la tiare et la pompe de l’Eglise. J’ouvre l’autre. Le décor m’afflige par sa banalité. Je finis par mettre un terme à la sonnerie qui, seule, ne m’a pas éveillé. Un léger mal de crâne subsiste, unique vestige de mon rêve dont les détails se perdent peu peu dans mon souvenir. Comment ais-je pu inventer cette histoire abracadabrante? Une fois encore, je m’émerveille constater la créativité dont je suis capable. Par malheur, quand j’ai repris conscience, c’est une autre histoire.
Comme chaque jour, je descend la cuisine préparer le café et les toasts pour monter le tout et, sur le lit conjugal, partager avec elle le petit déjeuner. Des relents de ma vie imaginaire me parviennent et je fredonne "veni Creator" tout en m’activant. Et c’est alors que, montant les marches d’un pas incertain, je me prends les pieds dans ma soutane et dégringole avec les tasses, le pain grillé et, pire, le café brûlant qui se déverse sur mes mains et mes cuisses. Je hurle :
- Nom de Dieu!
Sans bouger du lit, elle me demande d’une voix pâteuse :
- c’est toi, mon chéri ?
Et qui cela peut-il être d’autre ? Le fracas l’a tirée du sommeil dans lequel elle a replongé après mon départ. Je file dans la salle de bains pour calmer les brûlures. Je renonce à me sustenter et embraye aussitôt sur la douche, suivie du rasage. Je me trompe, enduis ma brosse dents de crème amincissante. Evidemment, elle a mis le tube n’importe où , de préférence à côté de mon verre à dents. Je peste et j’entends :
- Tu ne m’apportes pas le café, ce matin ?
Un soupçon de reproche pointe sous la demande. Je fais la sourde oreille et achève mes ablutions pour revenir ensuite dans notre chambre, vêtu d’un peignoir d’un jaune éclatant zébré de traînées multicolores.
- Tu as vu ma chemise bleue ?
- Bien sûr. Et je l’ai mise à la poubelle. Tu n’allais pas continuer à porter cette loque.
Je fulmine. Elle laisse traîner ses bas et ses chaussures, quand ce n’est pas son soutien-gorge, mais aussitôt qu’elle aperçoit une de mes affaires, elle la range un endroit où j’ai peu de chances de la retrouver ou, pire, elle la jette sans me demander mon avis. Si mon bien rare désordre la dérange, le sien, c’est simple, elle ne le voit pas.
- Tu n’as qu’à prendre la rayée rouge et blanc.
De mauvaise grâce, je m’y résous. Sur l’intérieur de la porte de l’armoire, sont pendues mes cravates. J’en choisis une après une longue hésitation.
- Tu n’y penses pas! Attifé comme ça, on dirait un mac de Pigalle qui va au mariage de sa grue.
Je hausse les épaules et ne tient pas compte de la critique. Je redescend après avoir endossé une veste à carreaux, enfilé un pantalon vert et chaussé des bateaux. A mon départ de la chambre, elle a le temps d’ajouter :
-Tu as raison, quand on se décide faire rire les autres, il ne faut rien négliger.
Je claque la porte en sortant et entre dans mon auto. J’aime cette deux chevaux. Elle et moi, nous avons le même caractère rustique. Par chance, elle démarre et je me retrouve dans la rue, juste le temps d’entendre :
- Ah! Le con! Il pouvait pas faire attention!
Et un craquement sinistre se fait entendre. Ce type, il devait rouler quatre-vingt, au moins, pour n’avoir pas pu m’éviter. Je sors, lui aussi et nous passons plusieurs minutes à réécrire chacun le scénario de l’accrochage. A défaut de trouver une version commune des faits, je décide d’appeler un agent pour nous départager.
- Avec la touche que vous avez, il va pas vous prendre au sérieux, profère mon agresseur narquois.
- Mais c’est vous qui m’ êtes rentré dedans, rétorqué-je.
- C’est un peu fort. En quittant votre garage, vous n’avez pas la priorité.
Ca recommence. Je lui offre d’échanger nos cartes pour adresser, lui son assureur, moi au mien, nos versions contradictoires des circonstances de notre rencontre.
- Qu’est-ce qui me dit que c’est la vôtre, de carte? Me lance-t-il, méfiant.
Il nous faut un bon quart d’heure pour signer un armistice. Mon grand père me le disait : un armistice, ce n’est pas la paix. Je reste donc vigilant. Par chance, le choc n’a produit que des froissements de tôle. Je peux donc reprendre le volant.
J’arrive au bureau. Tiens, ce n’est plus la même fille à l’accueil. Je m’en étonne :
- Sylvie n’est pas là , aujourd’hui ?
- Elle est en congés de maternité depuis deux mois.
Deux mois... Je suis sûr pourtant de l’avoir vue hier son poste. Je n’ai pas envie de discuter et passe devant le comptoir, drapé dans ma dignité. Une secrétaire traverse la hall et, au moment où j’arrive au couloir, j’ai le temps d’entendre la nouvelle lui dire en gloussant :
- Il est complètement à côté de ses godasses, le vieux!
J’arrive à mon bureau. Une porte avec un panneau de verre dépoli y mène. Je la pousse et, à ma grande surprise, vois Hubert Loignon assis ma place.
- Ben dis donc, on ne se gêne plus !
- Mon petit père, le boss a demandé que tu passes le voir.
- Peut- être, mais d’abord, tu dégages.
- Ta, ta, ta, il veut te voir toutes affaires cessantes.
J’hésite un instant lui envoyer mon poing dans la figure puisqu’il refuse de m’écouter. Je n’avais pas remarqué sa carrure athlétique et les biceps volumineux que je devine soudain dans ses manches de chemise. Je repars sans rien dire. Il ne perd rien pour attendre.
Le bureau du directeur est situé au bout du couloir. C’est facile trouver, la dernière porte, la seule entièrement opaque. Me vient alors l’esprit une idée : cette porte hermétique, toujours close, voilà un éclatant symbole de la direction. Il n’écoute rien, ne voit rien, ne sent rien. Il dirige la boîte depuis une pièce où il demeure l’abri de la vie, seul le plus souvent. Je pense à Howard Hughes. Serait-il fou, lui aussi?
Je frappe. Un grognement peine humain me laisse entendre que je peux entrer, ce que je fais. Encore plus débordant de graisse que la dernière fois, des petits yeux enfoncés dans le saindoux, le cheveu rare, le nez qui rosit, les mains potelées qui jouent avec un coupe-papier, il offre un spectacle de choix. Il m’aborde :
- Alors, qu’est-ce que vous avez dire pour votre défense ?
Ma défense, ma défense, qu’est-ce que cela veut dire ? Je m’approche d’une des chaises en face de lui. Il est assis dans un fauteuil très stylé mais ne laisse à ses interlocuteurs que des sièges inconfortables dont je n’ai trouvé nulle part ailleurs l’équivalent. Il bondit sur moi en rugissant :
- Pas la peine de vous asseoir. Dites-moi ce qui vous arrive, ou plutôt, non, remettez-moi votre démission, nous perdrons moins de temps.
- Mais, monsieur, je ne comprends pas...
- Je m’en fiche, que vous compreniez ou pas. Vous allez me signer une lettre de démission et plus vite que ça.
- Il n’y a pas de raison!
- Il y en a une : je vous l’ordonne. Je suis bon prince, vous pouvez vous asseoir pour la rédiger. Et comme c’est ma semaine de bonté, je vous offre le papier et le stylo.
- Mais, monsieur...
- Il n’y a pas de "Mais, monsieur" qui tienne. Vous ne savez pas faire ça, j’imagine, pas plus que vous ne savez travailler. Je vous dicte : Monsieur le Directeur, comme nous en sommes convenus ce jour, j’ai l’honneur de vous remettre ma démission de votre entreprise où je ne mettrai plus les pieds. Je vous remercie de m’exempter de tout préavis. Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de mon profond respect. Vous inscrivez votre prénom, votre nom et la date en haut et vous signez en bas. Vous savez faire ça, au moins ?
- C’est incroyable !
- Je suis d’accord, c’est incroyable qu’il vous faille tout ce temps pour écrire trois lignes.
Il cogne à la porte de communication avec le secrétariat.
- Marie-José, vous avez préparé la lettre de démission ? Apportez-la, il la signe et on n’en parle plus.
- Non.
Il me terrifie. Il me faut un courage que je puise Dieu sait où pour refuser. Il se rue sur moi, le papier la main.
- Ca ne se passera pas comme ça. Vous allez me signer cette lettre ou je ne réponds pas de moi.
J’ai eu le tort de m’asseoir et il me domine, l’air menaçant. Je tente une ultime manoeuvre :
- Je ne peux pas...
- Nom d’un petit bonhomme! Je vais vous prouver le contraire.
Il me glisse entre les doigts le stylo, pose la lettre devant moi et m’enjoins d’un ton sans réplique :
- Signez!
Je signe. Prestement, il prend la feuille et l’enferme dans un tiroir. Il revient alors vers moi, me soulève par le veston et m’entraîne vers la sortie.
- Bon débarras!
Crie-t-il avant de refermer la porte. Je franchis le seuil sans demander mon reste. Dehors, le printemps éclate. "Au fond, me dis-je, il m’a obligé à faire ce dont je rêvais depuis longtemps." Je me dirige vers le parking jusqu’à ma voiture dont j’ouvre la portière. Je dépose sur le siège mon portefeuille et mes clés. Rien ne me retient plus présent, me voici libre. Je respire un grand coup et m’éloigne en marchant d’un pas allègre, avec pour seule ambition de suivre le soleil dans sa course.

lundi 23 janvier 2012

Eblouissements

Dans une vie, sur près de soixante-dix ans, j’ai connu quelques moments intenses. Des rencontres avec des êtres qui ont compté, d’abord, et puis des découvertes d’ordre intellectuel.
Ainsi, je garde un souvenir très présent de ma première lecture de Crime et Châtiment, il me semble encore ressentir mes émois en lisant Phèdre de Racine ou les Fleurs du Mal de Baudelaire.
Des textes forts qui m’ont fait une impression durable. Je peux dire qu’ils ont modifié ma pensée et peut-être mes actes.
Je me rappelle, voici une quinzaine d’années, avoir un jour entendu pour la première fois la Passion selon Saint Matthieu de Bach et en avoir été bouleversé. J’avoue que j’aurais pu faire cette rencontre plus jeune, mais la vie est ainsi faite.
Eh ! Bien, voici qu’en deux semaines, j’ai lu des ouvrages d’exception. Je m’émerveille qu’à mon âge, on puisse ressentir des réactions aussi violentes. Je sens parfois ma respiration s’arrêter, il me faut partager avec quelqu’un cet instant si fort. Le premier livre qui m’a ainsi remué est « Pourquoi je ne suis pas chrétien », par Bertrand Russel. Un texte implacable, un réquisitoire sans concession envers les églises chrétiennes, et d’abord Rome. En avançant dans sa lecture, je sentais mon regard sur la religion évoluer. Selon mon habitude, je mets les théories de Russel en doute. Je cherche quel est son ressort, quels comptes il règle. Il n’en reste pas moins que je crois que je n’aurai plus le même jugement de la chose religieuse après.
L’autre ouvrage qui m’a procuré et qui continue à me donner des joies intenses, c’est un livre d’histoire : 481-888, la France avant la France. Il s’agit du premier volume d’une série qui en compte treize. Des gros bouquins abondamment illustrés, un peu comme les ouvrages de la collection « Découvertes » de Gallimard, mais au format in-8° et de sept cents pages.
Là encore, tout ne doit probablement pas être pris pour argent comptant, et mes faibles connaissances en histoire ne m’autorisent pas à avoir des idées différentes de celles des auteurs, mais je me demande en permanence s’il n’y a pas d’autres explications. Il n’empêche : quel bonheur. J’apprends que, à la fin de l’Empire romain, les germains prenaient une place de plus en plus importante dans l’armée et l’administration. L’église catholique devenait une puissance avec laquelle il fallait compter. Les germains s’assimilaient, se convertissaient, et peu à peu nous allions vers le royaume franc, initié par Clovis.
De tels bonheurs font du bien, et je veux en faire part à mes lecteurs. C’est fait.

vendredi 20 janvier 2012

Les grottes de Bourdonis

Une ouverture, une faille dans la roche. Des enfants jouent côté avec un chien, Madof. Ce chien disparaît soudain.
C’était un animal volontiers facétieux et, ses heures, voleur. Marsouin et Philippine le cherch rent quelque temps puis, guidés par ses aboiements, pénétr rent sa suite dans les grottes de Bourdonis.
A peine franchie l’anfractuosité, ils se trouv rent dans une vaste salle décorée d’énormes stalactites et de non moins imposantes stalagmites. Le froid qui y régnait contrastait avec la température caniculaire de l’été, l’extérieur.
Tu as vu, murmura Marsouin ?
Mais l’écho fit résonner ses paroles qui se répét rent l’infini et remplirent les enfants de crainte. M me Madof restait pétrifié. Un grondement, venu du fond de la grotte, o régnaient des tén bres denses et peu rassurants, se fit entendre. Les petits se rapproch rent du chien et se serr rent contre lui. Le bruit, comme un long tonnerre, dura plus d’une minute, qui compta pour eux autant qu’un si cle.
Qui vient troubler mon sommeil, gronda une voix grave ? Elle figea les visiteurs bien que, de toute évidence, l’ tre qui posait la question n’avait pas d’intentions hostiles. Philippine répondit tr s bas :
Lui, c’est Marsouin, et moi, Philippine. Et vous ?
Elle se montrait courageuse, plus audacieuse que son copain. De la vo te, quinze m tres plus haut au moins, tomba une goutte. Marsouin se lécha la main : ce n’était pas mauvais du tout. Il guetta une nouvelle goutte, mais dans l’obscurité, il ne voyait pas bien loin et devait s’en remettre au hasard.
Viens vite, on va sortir, dit-il et, joignant le geste la parole, il saisit le chien par son collier, empoigna le bras de la petite fille de l’autre main et commença une man uvre de repli.
Par malheur, ils ne voyaient pas suffisamment pour retrouver leur chemin.
Venez par ici, petits curieux, reprit la voix.
C’était s r, il y avait une lueur vers le fond de la grotte. Faute de pouvoir s’échapper, Marsouin et Philippine s’en approch rent pour découvrir une esp ce de lézard d’un rouge lumineux, une tr s belle couleur qui ressortait, éclairée par des torches plantées dans les parois. Ils n’osaient plus rien dire et ouvraient de grands yeux pour mieux discerner de quoi était faite cette créature.
Je m’appelle Yok, dit-il. Chez nous, les Champous, je monte la garde un jour sur deux.
Ils sont tous comme vous, les autres, demanda Philippine ?
Les filles, c’est bien connu, c’est plus curieux que les gars.
Pas tous. Les femmes se font fixer des crochets sur le dos pour y suspendre leurs petits. Mais on les reconnaît d’abord pour leurs cheveux bleus qui, souvent, descendent jusqu’au sol.
Ce n’est pas vrai, glissa Marsouin son amie. Pince-moi : je dois r ver.
Vous marchez sur deux pattes, ou quatre, demanda Philippine ?
Deux, plus la queue. Vous savez, nous trouvons dans la grotte de l’eau pour boire et du lichen pour manger. Ce qui nous manque le plus, c’est la distraction.
Les jeunes visiteurs se sentaient soudain menacés. Bien s r, des mangeurs de lichen ne pouvaient pas se montrer réellement agressifs.
Yok mesurait plus de deux m tres et ses pattes avant étaient ridiculement courtes. Marsouin et Philippine s’étonnaient de l’entendre s’exprimer en français et ils lui en demand rent la raison.
C’est une longue histoire, assura Yok.
Pris entre leur envie d’écourter l’entretien et leur désir d’en connaître davantage, les enfants ne répondaient pas, ce que la Champou interpréta comme un encouragement poursuivre.
Il sortit d’une de ses poches un enregistreur qui ne ressemblait rien de connu et le mit en marche
«  Mes enfants, si vous m’entendez, c’est que vous tes comme moi prisonniers de la grotte de Bourdonis. J’y ai déj passé plus de soixante ans, sans trouver la sortie et, pour passer le temps, ai entrepris d’apprendre le français au peuple Champou.
Lorsque je suis arrivé, je cherchais une cachette parce que la police me talonnait. Je suis entré sans vraiment le vouloir da ns la grotte o j’ai été accueilli par ses habitants un peu comme un dieu. Ils n’étaient jamais sortis de leur univers et ne savaient pas que d’autres créatures vivaient ailleurs. C’est curieux comme on se croit vite les maîtres du monde. Les Champous, c’est vrai, r gnent sur le monde des grottes sans partage. Si vous regardez bien les différentes salles, vous verrez que, sur certains murs, on a dessiné des aurochs, des dinosaures et des escargots. Y a-t-il eu, voici des millions d’années, d’autres occupants ? Toujours est-il que j’ai appris ici me nourrir de lichens. Au début, on a un peu faim. Et puis, j’ai remarqué un jour que ma peau se colorait davantage. Un appendice caudal m’est venu. J’ai fini par prendre une femme parmi les champous. Je ne vous dirai pas comment cela se passe entre un homme et une femme, par ici ? Mais si vous saviez… Un bonheur ! Vraiment, je ne regrette pas d’ tre resté. Si j’ai un conseil vous donner, ne perdez pas comme moi votre temps vouloir vous échapper. Mangez du lichen et aimez les Champous ! »

jeudi 19 janvier 2012

i m'énerve, celui-là

un mec, à Dunkerque, a tenu des propos qui ressemblent à ce blog. Il copie, m'dame!

respect

de bonnes gens s'offusquent du comportement de pas mal de personnes, y compris dans les médias, totalement irrespectueux à l'encontre de notre petit Nico. C'est vrai, je déplore qu'on ne manifeste pas davantage de déférence envers le président, mais force est de reconnaître qu'il n'y incite guère. Comme me disait une femme qui voulait me blesser -et qui y parvenait assez bien, merci - : si on veut être respecté, il faut être respectable.
Espérons qu'il ne se sera agi que d'une triste parenthèse et que le prochain locataire de l'Elysée ne se sentira pas obligé de parler le 9-3 dans le texte

mercredi 18 janvier 2012

l'agité du bocal

Perso, je trouve que les syndicats auraient mieux fait de ne pas se rendre à l'Elysée, puisqu'ils disaient ne rien attendre d'un président usé et prêt à toutes les promesses... qu'il sait ne pas pouvoir tenir. Le spectacle de cette fin de règne est assez affligeant. Vivement un vrai changement. A propos, je dispose aujourd'hui de cent vingt sept signatures que je vends au plus offrant.
J'attends les propositions.

Paname by night (facile, celui-là)

Mon daron, un cador qu’avait des crocs d’baronne
Et son troisièm’ couteau qu’il avait à la bonne
Parc’qu’il était costaud aussi bien que balourd
Les compteurs relevés, en moto f’sait un tour.
Dans les rues, y avait plus un mich’ton en goguette
Un semblant de barouf lui remua l’étiquette :
Un espingouin pas frais qu’avait largué son bus
Titubait, saoul comme un polonais et trois russes ;
A peine s’il tenait d’bout, hirsute, abominable !
« Un joint, file-moi un joint », qu’il gueulait à mon dabe !
Cézigue, au s’gond couteau, envoya pour le dingue
Un’ pincée d’blanche, avec cuiller et s’ringue
En lui disant : file-lui sa pincée, à c’locdu !
Aussi sec, quand l’arcan s’approcha du glandu
A r’nifler ses arpions, le mec, un vrai vic’lard,
Prit un feu qu’il planquait dans un pli d’son costar,
Balança la purée en gueulant : Caramba !
Mon papa, il faillit y laisser son bada ;
Sa Harley-Davidson recula sur ses p’neus.
File-lui son overdose, à c’con, lança mon vieux.

lundi 16 janvier 2012

TSFF

ou : tout sauf François Fillon.
Car ceux qui disent : le premier, il a osé dire que nous étions en faillite ont une drôle de façon de choisir leurs champions. Quoi, si je dis : nous ne pouvons pas continuer la politique menée jusqu'alors au risque de nous suicider, si je qualifie d'insensés et d'inconscients ceux qui continuent à faire comme si de rien n'était, alors ne suis-je pas plus responsable et plus coupable lorsque je distribue l'argent des contribuables, alors même que je sais que j'obère gravement l'avenir de tous?
F. Fillon, comme naguère le bon Raymond Barre, a voulu se faire une image de rigueur mais par sa politique, il a montré qu'il sacrifiait à la démagogie. Alors, je veux bien choisir un aveugle comme chef du gouvernement, pas un criminel.
Mais alors, qui prendrai-je comme premier ministre, une fois élu?
La suite bientôt.

dimanche 15 janvier 2012

A’ s’touch’ la Thally

C’était l’heure où l’bourgeois, il sort sans sa maman
Et la mienne, Isabelle, est v’nue sans crier : « gare ! »,
Fringuée comme une mousmée qui vient d’clamser ce soir.
Sans charre, ell’ faisait bien encor sa mijaurée,
Les doigts d’pieds faits, parfumée, les yeux dorés,
Sûr qu’elle avait fauché à une camarade
L’attirail complet pour ravaler la façade.
« Fais gaff’, qu’elle fait comm’ça, ma p’tit’ louloute à moi,
L’grand barbu qu’est là-haut t’l’a fichue dans l’baba !
Ouh ! Là, là, tu vas la connaîtr’, ta douleur,
Fistonn’ ». Puis, en mêm’ temps qu’ell’ lâchait la vapeur,
A s’prend l’pied dans l’tapis, manqu’ m’caramboler,
Et j’lui tends la paluch’ pour les cinq lui serrer…
Mais y avait pas plus rien que l’rata d’un’ caserne
De douteuses chaussett’s un jus de couleur terne,
Au milieu, des morcifs pas frais nageaient dedans,
Et autour, des clébars reniflaient en gueulant…

mercredi 11 janvier 2012

sondages

lamerpao progresse, il n'inquiète pas encore les grands, mais a reçu des propositions intéressantes contre le retrait de sa candidature. Un séjour au Carlton de Lille, une entrée gratuite pour le prochain concert d'une certaine Carla B.S., Une biographie dédicacée d'Henri IV, un original des 101 propositions. Que les enchères continuent de monter avec le score de Lamerpao.

nouvelles du front

L'effondrement annoncé de Hollande va laisser de la place aux candidats plus authentiques (suivez mon regard) J'ai reçu aujourd'hui un journaliste qui veut passer une pleine page sur moi dans un hebdomadaire très lu. Je frétille, mais reste digne

Roupiller sur le ruban (thank you, Arthur)

C’t’un coin tout c’qu’y a d’paumé dans l’quel y a un égout
Qui charrie des molars et des préservatifs
Usagés, où on voit clignoter l’néon fou.
Ca éblouit d’partout, Montparno, c’est du kif.

Un bidasse mignon, va-d’la gueul’, sans galure
Couché sur l’macadam, la têt’ près du ruisseau
Roupill’. Il s’la coul’douc’, comm’ça, à mêm’ la dure
Pâlot sous les sex shops qui éclair’nt son museau.

Les pieds dans c’que tu sais, il en écras’, facile,
Avec un air coincé comm’ pour aller au r’file.
Mets-le sur ton nichon, Mémèn’, il s’les gèl’ sec !

Ca renifl’ sacrément, et pourtant, il sent rien :
Il ronfl’ sur le ruban, les boudins dans l’tarin,
Peinard : y vient d’déguster deux pruneaux dans l’bec.

mardi 10 janvier 2012

Clés

à la demande d'une très chère amie (ne fantasmez pas, c'est une VRAIE amie...), je vous donne les clés.
Les lignes "réussissez", c'est de ce bon vieil Hugo, dans Les Misérables. Je n'ai pas résisté à vous les copier, tant elles me semblent éternelles.
Les gagneuses d'y a une paie, c'était une transposition de la balade des dames du temps jadis, du cher Villon
Ce soir on clamse s'inspire de la mort des amants de l'immortel Baudelaire
La choucarde ritale n'est autre que la belle tarentine d'André Chénier.

Que ces auteurs me padonnent. Mais les mettre en argot, n'est-ce pas donner envie de les relire?

Cela se confirme

François Hollande ne veut pas être élu, sinon pourquoi, quand on ne lui demande rien, aller attaquer le sacro-saint quotient familial? Parce qu'il n'a plus d'enfants à charge? Cela s'appelle se tirer une balle dans le pied. Il a dû prendre des leçons de Chirac en Corrèze.
Mes chances progressent.
A suivre...

lundi 9 janvier 2012

Presse muette

sur ma candidature. C'est normal : elle est muselée, c'est bien connu. Juste un entrefilet dans un quotidien régional. Patience, dans quelques semaines, mois années ou décennies, rira bien qui rira le dernier!

vendredi 6 janvier 2012

Pourquoi pas moi?

Mes chers compatriotes,
Non sans avoir hésité, j’ai décidé de me présenter à vos suffrages parce que je ne vois personne, parmi les candidats actuels, qui parle vrai. Depuis trente ans, nos gouvernants dépensent plus qu’ils ne recueillent, depuis trente ans, notre système de protection sociale accumule les déficits. Un jour ou l’autre, cela doit cesser. Pire : il faut payer le prix du passé. Quand j’observe ce que font les dirigeants de pays confrontés à des difficultés comparables, leurs décisions me semblent dérisoires, un sac de sable jeté pour colmater une brèche quand arrive le raz de marée inéluctable.
Je me présente parce que, à mon sens, le mieux à faire consiste à analyser la situation et affronter en face les périls. Je vous assure que, quelle que soit la personne qui dirigera la France dans les 5 ou 10 ans qui viennent, l’économie piétinera, le chômage s’étendra, la misère se fera plus présente. Je vous donne à tous rendez-vous en 2022 : il y a fort à parier que la France aura reculé par rapport aux nouveaux géants, qu’elle paiera de plus en plus cher son énergie, qu’il s’y trouvera de moins en moins d’usines, en un mot que notre revenu aura chuté.
Eh ! Bien, mes chers compatriotes, ce que je vous propose, c’est d’accepter ce déclin comme inévitable, mais d’en atténuer l’ampleur comme le coût, en particulier pour les plus vulnérables.
Pouvez-vous sérieusement croire ceux qui promettent de faire renaître notre industrie, comme Pierre Mauroy voulait rouvrir les puits de mine en 1981 ? Pensez-vous que la France peut à elle seule s’opposer aux visées impérialistes, aujourd’hui de la Chine, demain de l’Inde et du Brésil ? Imaginez-vous que l’Europe aura assez de sagesse pour unir ses efforts en vue de résister à une lame de fond qui détruit les états qui en font partie ?
Je vous propose une vision réaliste de la situation et des dispositions adaptées :
La première chose à faire, c’est de retrousser les manches et mettre tout le monde à la manœuvre, équipage et passagers. Nous devons tous agir pour aider au redressement de notre pays. Ce n’est pas en prônant un moindre effort que nous concurrencerons ceux qui, par des salaires misérables, sans protection sociale, travaillent soixante-dix heures par semaine, ne disposent pour ainsi dire pas de congés payés et meurent avant d’avoir atteint l’âge de la retraite.
Devons-nous imiter ces pays émergents ou inciter leurs ressortissants à des mœurs plus douces, plus proches des nôtres ? Je dirais : les deux à la fois. Appeler la population à réclamer l’abaissement de l’âge de la retraite, la diminution de la durée du travail et davantage de congés payés, c’est pour le moins irresponsable et peut-être même suicidaire. Nous devons travailler, faire en sorte que nos produits se vendent à l’étranger, donner le meilleur de nous-mêmes.
Mon propos vise à vous rendre plus optimiste : si les français pensent qu’ils peuvent s’en sortir, alors ils se mettront au travail et le pays reprendra le chemin de la réussite.
Ne nous leurrons pas : nous aurons à travailler dur pour payer nos dettes, mais c’est le prix à payer pour espérer un avenir meilleur.
Seule la gauche peut demander un effort au pays, puisqu’elle saura veiller à faire porter le poids à chacun de manière équitable. La politique que je mènerai, comme celle que conduira celui ou celle que vous élirez, sera douloureuse, c’est une politique d’austérité et on vous demandera plus qu’on ne pourra vous offrir.
Mais je vous promets que ces mesures impopulaires seront assorties d’une plus grande égalité, d’un plus grand souci des démunis, chômeurs, handicapés, femmes seules, sans abris et tous ceux que notre société a laissés sur le bord de la route.On ne peut demander au peuple un sacrifice que s’il est moins dur pour les petits.
Françaises, français, soyez-en sûrs, je vous aime et tiendrai compte des réalités de votre existence et de vos soucis. Je sais pouvoir compter sur votre soutien.

lundi 2 janvier 2012

théologie de base

en liaison avec ce que je lis en ce moment (pourquoi je ne suis pas chrétien, par Bertrand Russell) et dédié à ce vieux Blaise :

Croire en Dieu ou ne croire pas
Ce n'est qu'après notre trépas
Que nous saurons ce qu'il faut croire...

Ou bien, nous ne le saurons pas

dimanche 1 janvier 2012

de qui est-ce?

Réussissez: théorie. Prospérité suppose capacité. Gagnez à la loterie, vous voilà un habile homme. Qui triomphe est vénéré. Naissez coiffé, tout est là. Ayez de la chance, vous aurez le reste; soyez heureux, on vous croira grand... ... L'admiration contemporaine n'est guère que myopie. Dorure est or, Etre le premier venu, cela ne gâte rien, pourvu qu'on soit le parvenu. Le vulgaire est un vieux narcisse qui s'adore lui-même et qui applaudit le vulgaire.

Bon sang, qui a écrit ces lignes?
Mélanchon?
Guillon?
Karl Marx?
Ferry? (2 possibilités)

Eh! bien non, aucun de ceux-ci. pas davantage moi.

A propos, bonne année à celles et ceux qui ont le bon goût de fréquenter ce blog.