vendredi 6 janvier 2012

Pourquoi pas moi?

Mes chers compatriotes,
Non sans avoir hésité, j’ai décidé de me présenter à vos suffrages parce que je ne vois personne, parmi les candidats actuels, qui parle vrai. Depuis trente ans, nos gouvernants dépensent plus qu’ils ne recueillent, depuis trente ans, notre système de protection sociale accumule les déficits. Un jour ou l’autre, cela doit cesser. Pire : il faut payer le prix du passé. Quand j’observe ce que font les dirigeants de pays confrontés à des difficultés comparables, leurs décisions me semblent dérisoires, un sac de sable jeté pour colmater une brèche quand arrive le raz de marée inéluctable.
Je me présente parce que, à mon sens, le mieux à faire consiste à analyser la situation et affronter en face les périls. Je vous assure que, quelle que soit la personne qui dirigera la France dans les 5 ou 10 ans qui viennent, l’économie piétinera, le chômage s’étendra, la misère se fera plus présente. Je vous donne à tous rendez-vous en 2022 : il y a fort à parier que la France aura reculé par rapport aux nouveaux géants, qu’elle paiera de plus en plus cher son énergie, qu’il s’y trouvera de moins en moins d’usines, en un mot que notre revenu aura chuté.
Eh ! Bien, mes chers compatriotes, ce que je vous propose, c’est d’accepter ce déclin comme inévitable, mais d’en atténuer l’ampleur comme le coût, en particulier pour les plus vulnérables.
Pouvez-vous sérieusement croire ceux qui promettent de faire renaître notre industrie, comme Pierre Mauroy voulait rouvrir les puits de mine en 1981 ? Pensez-vous que la France peut à elle seule s’opposer aux visées impérialistes, aujourd’hui de la Chine, demain de l’Inde et du Brésil ? Imaginez-vous que l’Europe aura assez de sagesse pour unir ses efforts en vue de résister à une lame de fond qui détruit les états qui en font partie ?
Je vous propose une vision réaliste de la situation et des dispositions adaptées :
La première chose à faire, c’est de retrousser les manches et mettre tout le monde à la manœuvre, équipage et passagers. Nous devons tous agir pour aider au redressement de notre pays. Ce n’est pas en prônant un moindre effort que nous concurrencerons ceux qui, par des salaires misérables, sans protection sociale, travaillent soixante-dix heures par semaine, ne disposent pour ainsi dire pas de congés payés et meurent avant d’avoir atteint l’âge de la retraite.
Devons-nous imiter ces pays émergents ou inciter leurs ressortissants à des mœurs plus douces, plus proches des nôtres ? Je dirais : les deux à la fois. Appeler la population à réclamer l’abaissement de l’âge de la retraite, la diminution de la durée du travail et davantage de congés payés, c’est pour le moins irresponsable et peut-être même suicidaire. Nous devons travailler, faire en sorte que nos produits se vendent à l’étranger, donner le meilleur de nous-mêmes.
Mon propos vise à vous rendre plus optimiste : si les français pensent qu’ils peuvent s’en sortir, alors ils se mettront au travail et le pays reprendra le chemin de la réussite.
Ne nous leurrons pas : nous aurons à travailler dur pour payer nos dettes, mais c’est le prix à payer pour espérer un avenir meilleur.
Seule la gauche peut demander un effort au pays, puisqu’elle saura veiller à faire porter le poids à chacun de manière équitable. La politique que je mènerai, comme celle que conduira celui ou celle que vous élirez, sera douloureuse, c’est une politique d’austérité et on vous demandera plus qu’on ne pourra vous offrir.
Mais je vous promets que ces mesures impopulaires seront assorties d’une plus grande égalité, d’un plus grand souci des démunis, chômeurs, handicapés, femmes seules, sans abris et tous ceux que notre société a laissés sur le bord de la route.On ne peut demander au peuple un sacrifice que s’il est moins dur pour les petits.
Françaises, français, soyez-en sûrs, je vous aime et tiendrai compte des réalités de votre existence et de vos soucis. Je sais pouvoir compter sur votre soutien.

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