François Hollande ne peut pas avoir cru qu’il serait aisé de
diriger le pays dans la situation où François Fillon l’a laissé. Le soudain
désamour dont il est l’objet, et qui ne fait que commencer, il n’était pas
difficile de le prévoir. Il serait exagéré de dire que toute l’action du
gouvernement me satisfait, mais je la soutiens malgré tout, parce qu’elle me
plaît davantage que les rodomontades de la droite, qui a annoncé une situation
de faillite pour endetter encore plus le pays. Au moins, Hollande s’attaque au
cœur du problème. Il va « déguster », c’est sûr. Il va connaître une
descente aux enfers sans précédent. C’est là qu’il faut le soutenir, parce que
je crois qu’il n’y a pas d’autre politique possible et que la droite aurait
malgré son penchant pour la démagogie fini par y venir, avec en moins le souci
de préserver ce qu’on peut de justice sociale. Hollande et les socialistes sont
en train de manger leur chapeau, et c’est ce en quoi ils me touchent. Lorsque
la gauche a dans le passé exercé le pouvoir en période plus faste, elle s’est
laissé aller à la facilité. Dans la rigueur, je souhaite qu’elle se montre
courageuse.