un de nos politiciens, parmi les moins inspirés et coup sûr les moins cultivés a comparé Madame Merkel au célèbre chancelier. Il est probable qu’il s’est dit que les électeurs français sont au moins aussi ignorants de l’histoire que lui et que le seul nom de ce grand politicien réveillerait chez nous les ressentiments de revanche qui ont régné en France entre 1871 et 1914, ce qui ne nous rajeunit pas. Moi, à la place de Merkel, je serais plutôt fière. Bismark était issu d‘une famille de vieille noblesse prussienne et on aurait pu s’attendre qu’il m ne une politique résolument conservatrice, peut-être même passéiste. Or si l’une de ses grandes oeuvres a certes été l’unité allemande autour de la Prusse, il a ouvert en politique intérieure une voie toute nouvelle. Par la mise en place du premier système de sécurité sociale en Europe, par des mesures visant affaiblir le pouvoir des églises (le fameux Kulturkampf), il a doté l’Allemagne d’un arsenal d’un modernisme étonnant. En politique étrangère, il a commencé par attaquer l’Autriche, ce que nous autres, français, lui pardonnons bien volontiers. Nous lui reprochons de s’en être pris à nous, mais il faut reconnaître que le second Empire finissant n’était guère en mesure d’opposer à une nation en gestation une opposition solide. Lui ferons-nous le reproche, comme aujourd’hui à Angela Merkel, de défendre les intérêts de son peuple?
Les comparaisons ont leurs limites, celle-là ne va pas très loin, et de plus, là -bas, elle ressemble un compliment. Savoir si cela rapporte des voix ici? Cela me semble surtout stupide. La référence à Munich ne vaut pas beaucoup mieux. Nos hommes politiques feraient mieux de créer, au lieu de chercher des répétitions de l’histoire. On peut certes reprocher à notre président d’avoir tout lâché aux allemands, mais le moyen de faire autrement?
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