dimanche 17 juin 2012

Libéral, capital

Dans une émission de la chaîne parlementaire, un « expert », professeur à Sciences Po (Paris, bien sûr, on est à la télé) a pris la défense de ce qu’il appelait capitalisme et qui, selon moi, tient davantage du libéralisme, en disant que c’est une idéologie morale pour deux raisons, la première tenant à ce qu’elle encourage l’individu à agir, la deuxième qu’elle ne cherche pas à changer l’homme, mais le prend comme il est, ce qui, aux dires de ce spécialiste, constitue une preuve de sa moralité. Sur le coup, sans doute impressionné par la qualité de l’intervenant –il parlait un peu comme feu DSK, avec une tranquille certitude – cela m’a semblé intéressant. Et puis, je me suis dit qu’à le croire, on renonce à toute forme de loi, on en revient à la loi du plus fort, le loup libre dans la bergerie libre. Eriger des lois, c’est faire œuvre civilisatrice. Il existe certes des lois scélérates, qu’on doit combattre. Mais le principe même de la loi, qui part du principe que sans règle, l’homme se conduit plus mal qu’avec, ne saurait être pervers en soi. L’usage qu’on en fait, c’est une autre histoire. La défense du libéralisme comme moteur de progrès me paraît plus acceptable. J’aime les Etats-Unis parce qu’on y encourage l’initiative plus que chez nous. Malgré les affirmations des Républicains, ce n’est pas pour autant le paradis des libéraux. Les lois anti-trusts, n’est-ce pas une entrave à la liberté ? La protection des productions américaines contre les produits étrangers, qu’est-ce donc ? Les pressions sur le Pentagone, c’est ça, le libéralisme ? Pourtant, en dépit de ces dérives, j’aime bien l’Amérique. Mais j’aurais du mal à y vivre.

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