dimanche 5 février 2012

Contes et légendes

je progresse avec lenteur et bonheur dans "La France avant la France", écrit par des historiens sous le contrôle de Joël Cornette, une autorité assurent les gens compétents.
Les historiens sont souvent amenés à choisir entre des témoignages divergents. Ils s'efforcent, comme les journalistes devraient faire, de recouper leurs sources, ils optent pour les récits qui leur semblent refléter la réalité, mais il est bien évident qu'on ne saura jamais, par exemple, comment est mort Saint Denis, ni où. Alors, pour calmer les angoisses du lecteur, on lui offre une version qui, dans le meilleur des cas repose sur des récits de témoins dignes de foi, mais quelquefois, on ne peut se retenir de penser que l'historien, comme le journaliste d'aujourd'hui, veut plaire à son public. Un récit dramatique n'est pas fait pour lui déplaire. Mais lorsqu'on observe comment les événements mineurs de notre existence sont déformés dans le souvenir de celles et ceux qui les ont vécus, on est saisi d'un doute. Notre soeur se rappelle nous avoir vu voler de la confiture. Moi, je suis sûr que c'est elle. Qui a raison, elle ou moi? Ni l'une ni l'autre : il y a simplement deux écritures de l'histoire. Staline le savait bien et il a essayé, comme à Katyn, d'en jouer.
Nos historiens médiévalistes n'ont pas la perversité du père Joseph. C'est seulement intéressant de comparer ce qu'écrivait Augustin Thierry à ce qu'on prétend aujourd'hui.
Et après tout, n'est-ce pas merveilleux que la vie de nos ancêtres soit perdue dans un brouillard, que nous en soyons réduits à imaginer à notre convenance qui ils étaient, comment ils vivaient, ce qu'ils pensaient.

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