mercredi 1 février 2012

un gros mot

Il existe, dans notre langue, un mot que j'aime bien, sans doute parce qu'il répond aux exigences de mon enfance, celles de la religion : solidarité. Certes, on l'a un peu galvaudé, il est usé, mais tel qu'il est, je l'aime bien. Il veut dire pour moi que je ne laisse pas celui qui a eu moins de chance que moi sans lui tendre la main, fût-ce un moment. J'avance dans la vie, sûr que c'est mieux de secourir les malheureux que de les ignorer. Et quand j'observe l'opinion généralement répandue outre-Atlantique, je me mets en cause. Pour beaucoup d'américains, la solidarité mène au communisme, donc au mal. Pour eux, secourir celui qui n'a pas eu de chance est un geste condescendant. Il implique que le pauvre est appelé à le rester, tandis que si je le laisse se débrouiller, j'exprime un respect de son libre-arbitre et je sous-entend que nous pourrions demain échanger nos rôles.
La peur du collectivisme, là-bas, justifie des idées un peu extrêmes et des comportements que nous jugeons, ici, plutôt égoïstes. Il va de soi que sous couvert de liberté, on se trouve contents de conserver notre bien. Les beaufs et bobos de tout poil se consolent comme ils peuvent de leur sécheresse de coeur. Pourtant, je ne peux me retenir de penser que la vérité se situe probablement à mi-chemin. Ah! Ce n'est pas facile de trouver la voie...

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