mercredi 1 janvier 2014

sursaut d'amour

La femme avec qui je vis depuis quarante-cinq ans a le don de m’énerver en commentant les événements de notre existence commune par des réflexions enfantines – c’est du moins ainsi que je les reçois -. Je trouve que dire « c’est celui qui dit qui y est » ou « bon chien chasse de race » ou semblables aphorismes témoigne de paresse intellectuelle ou d’un manque de maturité. Et voilà-t-il pas qu’hier je me dis : et si je voyais dans ces enfantillages un charme, la marque qu’elle n’a pas peur, elle, de reconnaître qu’on n’est jamais tout à fait adulte. Au lieu de réagir en vieux con et de penser qu’elle devrait enfin réfléchir avant de sortir ses phrases prêtes à dire, si je m’émerveillais sur son âme aérienne, sur son humilité, sa capacité à accepter qu’elle est à la fois adulte et toujours d’une jeunesse dont je regrette chez moi la disparition ?

1er janvier 2014

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