Déni
Ce
n’est pas vrai, rassure-moi, tu n’es pas morte !
Tu
ne peux pas partir d’un seul coup, de la sorte,
Nous
étions venus là, au concert, tous les deux,
Tu
es encore en vie, je le sais, je le veux,
Malgré
le sang qui défigure ton visage,
Malgré
tes yeux ouverts, les trous dans ton corsage.
Nous
sommes deux, main dans la main, c’est le bonheur,
Non
ce n’est pas fini, tu reviens tout à l’heure,
Dans
un instant, ce sera à nouveau la fête,
Sur
mon épaule encor, tu poseras la tête.
Colère
Ton
cœur qui ne bat plus me remplit de fureur
Celui
qui t’a tuée, je veux qu’il meure
Je
vais prendre un couteau, un fusil, une pierre
Pour
l’envoyer au cimetière.
C’est
injuste, à la fin, que lui avions-lui fait
Pour
justifier un tel forfait ?
Il
ne restera pas impuni, l’inacceptable crime,
Je
vengerai ta mort, chère victime.
La
haine au fond de moi agit comme un poison.
J’ai
perdu la raison.
Marchandage
Je
me dis cependant que la vie continue
J’ai
les yeux pleins de pleurs, pensant que tu es morte ;
Il
se peut que demain mon chagrin s’atténue.
De
nos amours, hélas ! On a fermé la porte.
Plus
jamais je ne t’entendrai venir vers moi.
Souvent,
quand je suis seul, dans le noir, tout est sombre.
J’aimais
ton corps, j’aimais tes mains, j’aimais ta voix.
De
mes amours, ne restent plus que des décombres.
Tu
es morte aujourd’hui, il me faut l’accepter ;
Nous
n’irons plus jamais écouter la musique,
Tu
es morte, à présent, et moi qui suis
resté,
Je
vivrai malgré tout, seul et mélancolique.
Dépression
Mais
je n’ai qu’une envie : partir pour te rejoindre.
Plus
jamais, nous n’aurons ces moments aériens,
Je
vis dans le passé, ne vois pas demain poindre
Et
je me dis enfin que la vie ne vaut rien.
Non,
je n’ai pas de goût pour les joies les plus pures,
Celles
qu’hier nous partagions sans nul souci.
En
ma tête, sans cesse, enivrant, un murmure :
Il
n’est plus temps de vivre, au revoir et merci !
L’époque
est au chagrin, aux morts, aux cimetières,
Je
n’ai plus qu’à quitter la terre.
Réconciliation
Avec
les mois, pourtant, le calme est revenu.
Lorsque
je pense à toi, il me vient un sourire.
Je
rêve des moments où nous nous aimions, nus,
Sur
ton lit, lieu chéri de nos tendres délices.
Il
me semble parfois que tu es comme moi,
Que
même tu pardonnes,
Et
il s’en faut de peu que renaisse l’émoi.
Faut-il
qu’on s’en étonne ?
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