Le
soir, au coin du feu, je pense aux mille choses,
Aux
travaux délaissés ; pourtant, je me repose :
Demain,
demain encor sera un autre jour
Hein,
mon amour ?
Il
ne te sert de rien de te mettre en colère
Laisse-moi
donc le temps de terminer ma bière
Et
si j'allais mourir aujourd'hui, dis pourquoi
M'user
les doigts ?
Le poète inspiré nous
chantait : Liberté !
Et
pourtant il craignait sa femme.
Moi
qui n'ai peur de rien, je passe tout l'été
A
contempler briller sa flamme.
La
liberté pour moi, c'est un morceau de pain
Avec
un bon pot de rillettes,
C'est
avoir un ami qui me donne la main
Avec
qui partager la fête.
Je
n'ai jamais compris pourquoi, an nom d'un dieu
Il
me faut étriper mon frère.
J'ai
pris du poids, de l'âge et suis devenu vieux
pourtant,
toujours j'espère.
Je
sais que je mourrai un jour, seul dans mon coin
Je
me sens nostalgique.
La
vie m'a épargné ; j'entends là-bas, au loin
Sa
légère musique.
J'aime les poèmes
A
la crème.
Et
au rhum,
ajoute
l'homme.
J'aime
les poésies,
La
fantaisie
Et
le drame,
Ajoute
la femme.
J'aime
les sonnets,
Les
sommets
Et
les précipices
Ajoute
le fils.
J'aime
les ballades
En
marmelade
Avec
du flan
Ajoute
l'enfant.
Lorsque les morts se lèveront comme
un seul homme,
Quand
des amours sera éteint le dernier feu
Dans
un vacarme insupportable, affreux,
Quand
Adam finira de digérer sa pomme,
Quand,
lassé de veiller, Caïn fera un somme,
Quand
du ciel aura fui toute trace de bleu,
Et
que, chez les vivants, n'y aura plus pour jeu
Que le battement régulier des
métronomes,
Lors
nous verrons enfin naître le dernier soir,
Nos
rêves envolés, oubliés nos espoirs
Et
nous nous en irons traîner notre misère
Dans
la fange et le sang, la souffrance et le mal.
Rien
ne nous servira de pleurer et de geindre
Car
c'est Satan, lui seul, qui conduira le bal.
–
Je
voudrais du poème.
–
Combien
en voulez-vous ?
–
Cela
dépend ; c'est cher ?
–
Un
prix exorbitant
Mais on paie en nature :
un sourire, un mot, un regard,
Les meilleurs jours une caresse.
Parfois aussi, mais c'est plus rare,
On reçoit un autre poème
Avec du rhum et de la crème
Et on s'enivre de ses mots.
Un beau matin, Jean se leva,
Rose
était là
Avec
sa robe d'espagnole
Qu'est-ce
qu'on rigole !
Le
petit déjeuner servi
Avec
envie
Il
a dévoré un croissant
En
rêvassant.
Et
puis, il a dit à sa mère
-
Quelle chimère -
Qu'il
avait vu un éléphant
Sur
le divan
Et
qu'il n'irait plus à l'école
Elle
était folle !
Mais
il ne voulait rien savoir
Sous
son bavoir.
Arrête
toutes ces bêtises
Mets
ta chemise
Si
tu veux devenir savant
Il
faut avant
Que
tu ailles voir ta maîtresse
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