Je me prépare avec soin pour rencontrer Sylvie. Je sais
qu’il me faut vingt-cinq minutes pour parcourir le chemin jusqu’à notre lieu de
rendez-vous. Je suis prêt à partir une demi-heure avant et franchis le seuil de
la maison ? Alors, je me rappelle que j’ai oublié d’enfermer le chien dans
la cuisine. Je passe quelque temps à le chercher, parviens enfin à l’amener où
je vaux et ferme la porte. Vite, je n’ai plus un instant à perdre. A peine
sorti, je pense soudain que j’ai oublié de fermer le gaz. Je reviens en
courant. Le téléphone sonne. Je ne résiste pas à la curiosité de savoir qui
m’appelle. C’est peut-être Sylvie, d’ailleurs. Mais non, c’est Jean-Claude qui
me raconte une histoire interminable totalement dénuée d’intérêt. Je devrais
l’interrompre, mais je n’ose pas. Dix minutes après, je raccroche, ferme à
nouveau la porte et me glisse dans l’auto. Mais je suis si énervé que j’ai un
accrochage sur la route.
Et comme toujours, j’arrive en retard, trop tard.
Petit garçon, je passais des journées entières à rêver. Ma
sœur disait d’un ton méprisant : rêvasser. Je vivais dans des univers
créés exprès pour moi, par moi. Le théorème de Pythagore ou celui de Thalès, je
m’en battais l’œil. Je rêvais à la mer, au soleil, à l’avenir merveilleux qui m’attendait,
et au diable les leçons et devoirs !
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