jeudi 15 janvier 2015

La fin de la faim

Il était atteint de fringale
L’ornithogale
Il avait enfin
Le bec fin.
Il volait vers les Antilles
Voir ses filles
En mangeant du daim
Mais aussi du boudin
Parfois, il faisait un rêve
(La vie est si brève)
Il se voyait en chevalier,
Droit sur ses étriers,
Il revenait couvert de gloire
Mangeant une poire
A la bouche, un quignon de pain
Tiens, ça sent le sapin
Lui dit sa douce
Qui, au fait, était rousse.
Il s’envola vers l’arbre mort
Et sans remords
Vola au corbeau son fromage,
Présent des rois mages
Il se cacha pour le dévorer
Sans aller plus loin que l’orée
De la forêt magique
D’où venait une douce musique.
L’heure avançait

De son décès ;
L’ornithogale, obèse
Prenait ses aises
Il s’était goinfré tout le jour
En restant sourd
A la voix de la sagesse.
Il vomissait sans cesse
Eclaboussant autour de lui,
Arrosant comme une pluie
Enfin, dans un hoquet suprême
Il dit : Adieu, je vous aime,
Puis s’en alla au paradis
Manger des radis.

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